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Annaba. Clôture du Festival national Hip-Hop

16/08/2006 - Lu 21382 fois
Varié, contradictoire et multiple

Les lampions du Festival national du Hip Hop et d’art moderne de Annaba se sont éteints ce jeudi au théâtre de Verdure Mohamed Boudiaf. Le groupe Familia de Souk Ahras a accédé à la plus haute marche du podium en décrochant le 1er prix, laissant la 2e et la 3e places à respectivement Chlef et Boumerdès.

Les « Vicking’s » de Annaba ont obtenu le prix du festival alors que l’inattendu groupe du Tamanrasset avec ses « Pirates du Hoggar » s’est arrogé celui du jury au même titre que les Tlemcéniens qui ont réussi leur « face-à-face ». La compétition a été rude pour déterminer qui sera le vainqueur dans la course à la meilleure interprétation et choix de musique et celui auteur du meilleur texte. Encore une fois, on appellera « Familia » et « B boys » de Boumerdès. Ce jeudi, sous un ciel étoilé, la cour d’honneur du palais de Verdure n’a pas désempli. Aux organisateurs de la direction de la jeunesse et des sports, se sont joints les représentants des groupes de musiciens et un public juvénile qui se pressait sur les gradins.

Du 6 au 10 août 2006, la manifestation a été généreuse en efforts, sympathique. A un certain moment, elle fut quasi pieuse. Jeunes musiciens, chanteurs, danseurs et organisateurs se sont consacrés, non sans mérite, avec lucidité et patience malgré quelques couacs dans l’organisation, à la réussite de ce grand rendez-vous lyrique fait par et pour les jeunes. Animateurs comme spectateurs ont réussi à élargir ce festival en l’ouvrant à la compétition, au grand jeu médiatique et à la ronde culturelle. En cinq soirées, ils ont fait de cette manifestation un lieu de rencontre offert à tous ceux qui tentaient de tisser des liens plus étroits entre le hip hop et l’art moderne dans son ensemble, à unir en un même mouvement ces deux forces parallèles à l’origine communes et aux destins contraires.

C’est ce qu’ont démontré les groupes de Souk Ahras qui ont rompu les ponts, laissé de côté le conservatisme propre à leur région, les « B. Boys » de Boumerdès qui ont désarçonné les spectateurs, les « Pirates du Hoggar » qui ont tenté l’impossible pour gagner. Sous la direction intermittente des membres des groupes, le festival hip hop de Annaba est allé tout naturellement à la voix, aux corps et aux gestes. C’est-à-dire à la musique, la chanson et à la danse telles qu’elles nous ont été révélées par les jeunes de Chlef, Khenchela, Jijel, Annaba, Boumerdès, Tamanrasset, Souk Ahras, Tlemcen. Même s’il y a eu des grincement de dents au moment de l’appel des lauréats et de la distribution des prix, le spectacle dans son ensemble fut léger, allègre et sans prétention particulière.

Certains parmi les rares cheveux blancs présents mais renfrognés quelque part dans une encoignure, se sont étonnés à l’écoute des fantaisies des notes musicales répétitives et saugrenues. Ils s’étaient même mal accommodés de l’entêtement de certains jeunes chanteurs et musiciens à vouloir imiter dans le geste et le comportement les Américains de Harlem. C’est dire que le festival hip hop de Annaba a été varié, contradictoire et multiple comme il se doit, bien qu’excessivement juvénile. Certaines prestations ont montré des visages de jeunes tristes comme s’ils n’ont jamais connu l’alacrité.

Disons tout de même, qu’il a permis de mettre en scène des acteurs qui poussent avec un talent très prometteur. Chaque groupe semblait avoir inventé un langage écorché qu’il a voulu exprimer lyriquement.

En fait, les jeunes venus à Annaba pour animer des soirées hip hop se sont inventés des univers, voire des fictions où les paroles et les gestes racontent sans décrire précisément des imaginaires qu’ils veulent partager.

A. Djabali  [ EL WATAN - 13-08-2006 ]

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