Ces derniers recourent à la projection des cassettes vidéo de mauvaise qualité. Parmi les salles de cinéma qui ne jouent plus leur rôle, on cite le Régent, Vox et le Marignan. Les précédents responsables locaux n’ont pas trouvé mieux que de céder la première à une entreprise et la seconde à un club pour la pratique des arts martiaux.
Quant à la troisième, elle a été restituée tout bonnement à son propriétaire. Dès lors, ce dernier a procédé à sa démolition pour y ériger un soi-disant centre d’affaires. En ce qui concerne la salle de cinéma le Marignan, réputée pour la projection à l’époque de films hindous, tout le monde s’accorde à dire que les responsables en charge de ce secteur ont commis l’irréparable et qu’ils devront être jugés puis condamnés pour cela.
«Le Marignan, comme toutes les autres salles de cinéma, est notre fierté. Il me rappelle beaucoup de souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse. Quand je passe devant, je me rappelle tout de suite le célèbre film hindou, un chef-d’œuvre intitulé Notre mère est la terre, que j’ai vu en compagnie de mes camarades», tient à nous dire un sexagénaire qui a fondu en larmes.
Abondant dans le même sens, son beau-frère, pharmacien, nous a indiqué en substance que les autorités concernées devront, pour l’intérêt général de la ville, ordonner l’arrêt des travaux, quitte à indemniser le propriétaire et exiger de lui sa reconstruction en vue de sauver ce patrimoine ô combien cher aux Annabis.
Prenons l’exemple édifiant de la salle l’Olympia à Paris, où les autorités ont pris la décision de la démolir en raison de sa vétusté et de procéder ensuite à sa reconstruction en copie conforme en lieu et place comme ce fut le cas pour le stade mythique de Wembley à Londres», a-t-il ajouté.
Enfin, les cinéphiles d’Annaba qui foisonnaient autrefois se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une seule main, à cause de la transformation des salles de cinéma en lieux de projection de films vidéo de mauvaise qualité incitant à la violence, à la dépravation et à la débauche.