
Rien n’est plus cruel que les conditions d’accueil de la majorité des jardins d’enfants, qui sont de véritables prisons pour les tout petits et dans lesquels ces derniers pendant que leurs deux parents travaillent, passent la plus grande partie de la journée assis sur une chaise dans une seule pièce avec au moins une trentaine de leurs petits camarades, dans le bruit assourdissant de leurs cris, leurs pleurs. Pas de jouets, ou très peu. Pas d’animation ou de jeux collectifs, de salles de repos aux normes. Rien. C’est ce qui ressort d’une tournée dans ces établissements dont les prestations ne répondent nullement, et loin de là, aux normes exigées, d’autant plus qu’ils ont la charge de petits enfants très fragiles. Nous ne citerons pas de noms, mais il faut s’imaginer, par exemple, une trentaine d’enfants, parfois plus, parqués dans l’entrée d’une villa, sans fenêtre, éclairée à l’électricité pendant toute la journée. Les enfants sont assis sur de petites chaises en face d’une table basse, et ils parlent, crient, se battent dans le brouhaha. Dans un coin, couché sur le dos dans un porte-bébé pendant des heures, une fille âgée de six mois. A midi, ils mangeront ce qui se prépare dans une minuscule cuisine, toujours assis à la même place. Dans le bruit. Un autre « jardin », au nom angélique, situé au centre ville, reçoit les enfants au rez-de-chaussée d’une petite maison, dans une seule pièce, aux murs sales et sombres. Les conditions d’hygiène élémentaire ne sont pas respectées. Il faut imaginer le sentiment de ces petits contraints d’y rester 8 heures par jour, entre ces quatre murs, en attendant que papa ou maman viennent enfin les délivrer. Les exemples sont nombreux. Ces faits gravissimes du fait qu’ils conditionnent la santé et même le psychisme de centaines, voire de milliers d’enfants sont le résultat de la délivrance des registres de commerce dans des conditions plus que douteuses, en l’absence des services concernés et membres des commissions qui devraient être, particulièrement dans ce cas extrêmement vigilantes, en raison de l’âge des enfants concernés. Aujourd’hui, n’importe qui peut ouvrir son « jardin d’enfants » pour peu qu’il puisse louer un petit espace et engager une ou deux personnes (aucune compétence n’est exigée). On achète des petites chaises et une longue table basse, on accroche à la porte une enseigne des plus attractives, et le jour est toué. Les parents ont intérêt à bien réfléchir avant de confier leurs petits à ce genre d’établissement qui n’ont de jardins d’enfants que le nom. Mieux vaut verser une somme mensuelle plus importante et avoir affaire à des établissements aux normes, car, heureusement, il y en a, qu’ils se comptent sur les doigts d’une seule main. Les autres sont à éviter absolument.
lestrepublicain - 21 juillet 2014 - Farida H.
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