
Le secrétaire général de la section syndicale de l’ex-TSS (tuberie sans soudure) vient de recevoir la notification par la direction générale de l’entreprise de son licenciement. Motif : Abandon de poste. Juridiquement fondée, une telle décision n’en est pas moins étrange. Elle ressemble à s’y méprendre à une pression contre ce responsable qui est d’ailleurs soutenu par l’ensemble des travailleurs de l’unité qui, suite à cette décision, ont arrêté immédiatement le travail. Pour mieux comprendre ce qui a amené la DG d’Arcelormittal à trancher sur le vif au lieu de négocier, il faut remonter à quelques années quand la tuberie sans soudure avait un marché de fourniture de tubes pour Sonatrach. Un certain moment et face aux grèves successives déclenchées au complexe sidérurgique la production de tubes battait de l’aile à cause des arrêts de production dans les aciéries et dans le haut fourneau. Arcelormittal dut pallier à cette carence en faisant appel à une usine de la multinationale basée en république tchèque pour pouvoir fournir une partie des commandes en tubes pour la production pétrolière. C’était du provisoire, en attendant que la production de l’acier reprenne son rythme de croisière à El Hadjar. Ce rythme est aujourd’hui atteint et, en principe, l’ex-TSS aurait dû reprendre à son compte le carnet de commande. Il se trouve, selon le SG de la section syndicale de cette unité que « là haut on ne veuille plus abandonner l’option tchèque ». Mais, d’après le représentant des travailleurs de l’AMPTA, le problème ne se situe pas à ce niveau car l’unité remplira toujours sa partie du contrat avec Sonatrach, il se trouve, selon le SG du syndicat, qu’il a été licencié parce que l’instance qu’il représente et dirige avait demandé à la DG de s’asseoir à la table de négociations pour renégocier la convention collective gelée depuis trois ans, à présent que les choses sont revenues à la normale à El Hadjar. C’est à la suite de cette demande qui, au demeurant, a été acceptée par la DG que le SG reçut d’abord une notification mettant fin à son détachement au profit de son poste de secrétaire générale du syndicat et sa réintégration à son travail. Trouvant cet ordre injustifié et contraire au consensus établi par tout partenariat social, le concerné continua à assumer son rôle de défenseur élu des travailleurs de son unité. Quarante huit heures après, la décision de son licenciement tombe comme un couperet et crée, encore une fois un malaise au sein de cette unité de transformation de l’acier car les travailleurs ont entamé une grève de protestation.
lestrepublicain - 02 août 2014 - Djamel Saadi
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