Annaba: Bidonville Didouche Mourad - Le ras-le-bol des bénéficiaires de logements

Des habitants du bidonville de Didouche Mourad ont manifesté hier, devant le siège de la wilaya, pour dénoncer ce qu’ils ont appelé « l’indifférence des responsables » face à leurs revendications.
La protestation, n’étant pas prévue, a fait suite au refus des services de la wilaya d’accueillir la délégation des habitants de Didouche Mourad. Ce d’autant que le lundi est la journée de réception des citoyens par le wali. « Nous avons désigné une délégation pour rencontrer le wali. A notre grand regret, on nous informe que le premier responsable de la wilaya est en compagnie du ministre de la santé qui rend une visite à la wilaya » a expliqué Djamel, membre de la commission communale du suivi des projets de logements, avant d’ajouter : « C’est en constatant qu’ils nous traitent comme des moins que rien que nous avons brandi nos banderoles pour exprimer notre colère ». Ils sont en effet 54 familles à se trouver dans le même problème. Recensées en 2007, ils se sont vus octroyer leurs décisions de logement en juin 2012. « Le wali précédent, Mohamed El Ghazi, nous a promis d’accéder à nos logements en décembre 2013 » a ajouté notre interlocuteur. Plus de deux ans se sont écoulés sans que rien ne change. Toujours logés dans des conditions plus que misérables, ils sont constamment ballotés entre les services en charge du logement. « La direction de l’OPGI (Office de la promotion et la gestion immobilière) nous a signifié qu’elle est prête à nous céder les appartements. Le seul problème serait, selon l’OPGI, l’accord final du wali » apprend-on auprès des habitants. Rencontré avant les élections présidentielles, l’actuel wali d’Annaba, Mohamed Sendid a promis « sur son honneur » de les faire loger durant l’été de l’année en cours. « La fin de l’été approche et avec elle la rentrée scolaire. Nous souhaitons l’accès à nos logements afin de permettre à nos enfants d’entamer l’année scolaire dans de bonnes conditions » ont-ils révélé. La colère des habitants du bidonville est occasionnée par la fin officielle des travaux au niveau de la cité 500 logements à Kharaza où ils sont destinés. « Les appartements sont fin prêts. Les voies et travaux divers sont achevés et la cité est habitable » ont-ils affirmé. Il reste néanmoins le problème de l’approvisionnement en eau. La conduite d’eau reliant le château d’eau à la cité n’est pas encore installée. « Ni la direction de l’hydraulique, ni la SEATA (Société de l’eau et de l’assainissement d’El Tarf et d’Annaba) ne sont au fait de ce problème » ont tempêté les habitants. Ces derniers dénoncent les agissements « sous la table de certains élus locaux qui n’ont pas intérêt à ce que les logements soient octroyés par des voies transparentes et légales ». par leur comportement irresponsable, certains représentants du peuple incitent, directement ou indirectement, le population à se révolter. « Des responsables auxquels nous signifions notre insatisfaction du retard injustifié, nous disent clairement de descendre dans la rue. Nous ne tombons pas dans le piège car ce qui est important pour nous et nos enfants est la stabilité du pays » ont insisté les protestataires.

Le Provencial - 26 août 2014 - Z.A.