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Annaba: CLINIQUES PRIVÉES - Les dessous d'un marché juteux

Publié le 26/08/2014
La wilaya de Annaba compte neuf cliniquesLa wilaya de Annaba compte neuf cliniques

Les cliniques privées, un secteur sanitaire censé être un complément au secteur public, sont en train de supplanter celui-ci.

Les cliniques privées répondent, c'est évident, à une demande qui repose elle-même sur une alternative incontournable. Par ailleurs, elles sont largement validées et légitimées par les carences des institutions sanitaires du secteur public. Sauf qu'en l'absence d'un dispositif de contrôle performant et permanent, cet espace de soins, porteur d'espoir, se dénature malheureusement par de nouveaux réflexes, jusque-là méconnus, insistent de ce fait bon nombre de patriciens à bafouer l'éthique de leur corporation dans le seul but de s'enrichir.
La wilaya de Annaba compte neuf cliniques dont deux ont cessé leurs activités et une nouvelle fraîchement ouverte spécialisée dans l'hémodialyse. Sur ce nombre important de points de soins privés, pour une population dépassant les 6600 âmes, à laquelle s'ajoute le flux de pratiquement 12 wilayas de l'est du pays, seules quatre sont conventionnées avec la Cnas qui assure, à ce titre, la prise en charge des factures délivrées par ses prestataires de services dont le bien- fondé ne peut être mis en cause, compte tenu du nombre des patients qui affluent.
De leur côté, plongées dans une compétition en eaux troubles, les cliniques privées non-conventionnées dominent un «marché» où sont dénoncés de plus en plus, selon tous les points de vue consultés, les abus propres aux oligopoles. A ce propos, le dernier mot revient aux malades eux-mêmes et leurs familles. S'ils jettent rarement l'opprobre sur ces infrastructures sanitaires dont ils louent généralement le mérite sur le plan des prestations de services qu'ils qualifient d'impeccables, ils relèvent néanmoins certaines anomalies en dénonçant, entre autres, les tarifs exorbitants pratiqués et dans certains cas, les arnaques qui entourent ce secteur en pleine expansion.
Au volet tarif, le prix appliqué lors d'une intervention pour un accouchement est de 70.000 DA. Le montant du remboursement par la Cnas est de 3300 DA. Une intervention pour la vésicule biliaire revient entre 50.000 et 60.000 DA, la sécurité sociale rembourse 1500 DA. Au bas de l'échelle des tarifs, on retrouve les petites interventions tels: les points de suture des blessures pour lesquelles des miettes sont accordées par la Cnas. Sous nos yeux, un père se présente en catastrophe accompagné de son petit garçon présentant une profonde plaie au bras après une chute dans les escaliers.
On lui place cinq points de suture. Montant de l'acte 6000 DA et à ce prix, il s'en est fallu de peu qu'on lui consigne son petit pour qu'il puisse s'acquitter de cette somme disproportionnée par rapport à la prestation fournie avec un remboursement zéro centime. Dans ce contexte, il faut rappeler l'énorme décalage qui perdure entre le montant ridicule du remboursement des actes médicaux et la réalité des tarifs pratiqués. Sur ce point, le doigt est pointé vers la codification Cnas en vigueur fixant la valeur monétaire des lettres-clés relatives aux actes professionnels des médecins, toutes spécialités confondues, des chirurgiens-dentistes et des auxiliaires médicaux. Cela dit, revenons à notre sujet principal, notamment sur certaines pratiques inconcevables qui ont cours sur la place de Annaba. Il y a le cas de cette femme âgée de 51 ans qui se présente pour un contrôle post-opératoire dans une clinique ayant pignon sur rue dans la zone ouest de la ville de Annaba. Une intervention censée s'effectuer à coeur ouvert par un médecin étranger, opérant une fois par mois dans cette clinique. La patiente est surprise par sa programmation à un autre type d'opération.
Au lieu de la soumettre à son contrôle périodique et la programmer pour lui placer une valve en plastique, la patiente se fait placer des stents que le corps a rejetés, alors on lui injecte de l'iode, lui provoquant une surinfection interne, qui a entraîné le décès 48 heures après, bien que le dossier médical de la patiente fasse état de la nature de l'opération qu'elle devait subir et le médecin censé la pratiquer. Mais l'équation du gain a primé dans ce cas, puisque la prise en charge de la caisse d'assurance de la patiente lui permet de payer la moitié, soit de 450.000 DA, montant d'une opération ratée. Un fait qui n'est point au profit de la clinique pour encaisser la moitié de la facture pour une prestation dont la différence est versée par la clinique au médecin chirurgien, car le praticien exigera la somme exacte pour sa prestation selon le barème convenu entre la direction de la clinique et le médecin.
C'est pourquoi, il a été préférable de soumettre la patiente à une autre intervention, tout autre que celle censée subir avec une facture moindre que celle d'une intervention à coeur ouvert. Des calculs en l'absence de toute conscience professionnelle, encore moins d'humanisme. Autre cas soumis au concept du mercantilisme, celui des médecins exerçant dans les différents hôpitaux de la wilaya de Annaba dont les malades, dès qu'ils se présentent à l'hôpital, il leur est fixé, après consultation, un rendez-vous le lendemain dans une clinique privée où ils exercent leurs talents. Bien entendu, à chaque fois, c'est le même verdict qui tombe: la table d'opération. C'est dire que dans les cliniques privées, c'est la loi du bistouri qui prime. En effet, en l'absence d'une réelle politique de santé, l'activité des médecins tant dans le secteur public que privé, ces hommes qui ont prêté le serment d'Hippocrate persisteront dans leurs pratiques inhumaines.
Ce condensé d'anomalies et d'irrégularités ne peut, par ailleurs, se conclure sans une série d'interrogations concernant les spécialistes du CHU recrutés par les cliniques privées, leurs bavures médicales, mais surtout ces agréments délivrés par le ministère de la Santé pour l'ouverture de cliniques privées par des hommes qui n'ont aucun lien avec la médecine. Faisant la renommée des médecins spécialistes un critère pour le recrutement. L'on se demande sur quelle base ces médecins offrent-ils leurs services? Est-ce à leur demande? Quelles sont les catégories de personnels autorisés à exercer en cliniques privées.
Pour répondre à ces questions, il convient de souligner que la réglementation stipule expressément qu'un médecin exerçant dans un CHU ou dans les structures sanitaires peut, s'il le désire, bénéficier d'un plein temps aménagé, n'excédant pas deux après-midi, par semaine. Un dispositif d'où sont exclus les chefs de service. Or, c'est un secret de polichinelle, car ce dispositif est loin d'être respecté. Tout le monde sait que des médecins détournent les malades des services des hôpitaux afin de les opérer dans les cliniques privées où ils exercent à temps partiel. Une couleuvre difficile à avaler. Il faudra un jour lever le voile sur le côté cour des cliniques privées. Pour le moment, l'omerta protège les brebis galeuses de ce secteur.
Selon tous les avis recueillis, il est impératif de redorer le blason de ce secteur d'où un contrôle drastique devrait être rapidement mis en oeuvre pour empêcher ou réprimer toutes pratiques contraires à l'éthique de cette noble profession qu'est la médecine.

L'expression - 

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