Annaba. MERCURIALE EN FOLIE - La pomme de terre prend des airs et des ailes

Surnommée « le pain des pauvres » lorsque le Français Parmentier avait ramené ce tubercule des lointaines Amériques, la pomme de terre avait vu son exploitation élargie au reste du monde avec le temps. Il n’y a pas si longtemps de cela que l’on avait honte à dire qu’on avait déjeuné ou diné en prenant un ragout de pommes de terre.

Après les fêtes de l’Aïd où les prix avaient atteint un pic inimaginable, la tendance à la baisse se fait désirer. Au contraire, les prix proposés pas plus tard qu’hier au Marché central et à la Colonne affichaient 120 DA le kilo de la patate pourrie, qui a séjourné au moins une année dans les chambres froides. En l’épluchant, son intérieur est noirâtre, donc immangeable. Le fenouil quant à lui vous coûtera 160 DA, la tomate 120 DA, la pomme à 280 DA et le raisin 260 DA alors qu’il ne revenait qu’à 120 DA quelques jours avant l’Aïd. Un fruit local, très prisé est chiffré entre 600 et 700 DA et il s’agit ni plus ni moins que de la datte de deuxième catégorie. La salade qui avait atteint la somme faramineuse de 180 DA avant les fêtes observe une légère baisse, car rapidement périssable.

Tous les comptes sont prémédités pour plumer le simple citoyen, dont la paie a déjà été engloutie par le mouton de l’Aïd. Ainsi il devient le dindon de la farce, sachant que la plupart des marchands de fruits et légumes se sucrent sur son dos et se permettent de travailler sans facture au nez et à la barbe des contrôleurs payés pour remédier à ces situations transformées en un racket organisé.

Ounissi Manel [L'EST REPUBLICAIN - 12-10-2014]