Annaba: TOURS PATRICE LUMUMBA - Le terreau des rongeurs

Les quatre tours Patrice Lumumba comptent chacune 68 appartements, soit 272 logements comptant chacun une moyenne de 5 personnes au moins, alors que parfois on trouve jusqu’à trois familles par appartement. Au final, il y a donc quelque  1 360 personnes qui vivent dans cet ensemble immobilier, autrefois huppé mais aujourd’hui ouvert aux rats qui cohabitent avec les locataires. Des locataires qui ne cessent de réclamer une dératisation qui les débarrasse du risque sanitaire que supposent ces rongeurs mais auquel eux-mêmes participent. Comment ? Par un flagrant laisser-aller en matière d’hygiène surtout, même si la commune est interpellée pour l’enlèvement des déchets ménagers et le nettoiement des espaces publics communs. En effet, il n’en demeure pas moins que les locataires eux-mêmes participent à la prolifération des rongeurs quand ils ne font pas attention à garder leur immeuble propre ; il y toujours des déchets qui attirent bien évidemment les rats à la recherche de nourriture. Si seulement ils étaient attirés par les déchets des bacs, ils ne proliféreraient pas à l’intérieur des immeubles. C’est un cas d’école, démontrant explicitement ce qui revient à chacun pour assurer une hygiène irréprochable à même de faire fuir les rats car c’est seulement comme cela qu’on pourra éradiquer totalement les rongeurs. Quand ils ne trouvent pas de nourriture vous n’en voyez pas, tout simplement comme pour les moustiques quand il n’y a pas d’eau croupissant dans les vides sanitaires. Aussi, il est tout à fait légitime pour les résidents d’en appeler à la commune pour la dératisation mais qu’ils sachent aussi que cela ne servira à rien si eux-mêmes et leurs enfants ne font pas l’effort de se discipliner en matière d’hygiène. Un petit bout de pain qu’on abandonne par terre, un bonbon sucé à moitié et craché sur une marche d’escalier, sans compter les sachets rempli de déchets ménagers jetés n’importe comment et n’importe ou sauf dans les bacs prévus pour cela. La commune est certes responsable de l’hygiène mais seulement à l’extérieur des immeubles ou ce sont bien les locataires qui en sont responsables. Et c’est quand chacun sait quelles sont les limites de ses responsabilités et qu’il s’en acquitte qu’on peut faire face à un problème aussi préoccupant que la présence de rats, dont le nombre dépasse peut être celui des locataires, dans ces tours.

lestrepublicain - 10 décembre 2014 - Ammar Nadir