
Si vous venez à passer tôt le matin par la rue Bicha Youcef, ne soyez pas étonnés de voir un nombre important de non voyants venant des environs et même de la ville de Souk-Ahras pour suivre des cours de Braille. Ces derniers viennent dans un vieux taxi familial qui les dépose en ces lieux pour retourner les reprendre le soir. L’importance de cet apprentissage par ces jeunes et moins jeunes n’est pas à démontrer puisqu’il leur permet de communiquer entre eux sans contrainte, de lire des histoires et surtout sortir du carcan dans lequel ils sont enfermés par la cécité. Lorsque Louis Braille qui est né un 4 Janvier 1809, était devenu aveugle à l’âge de 3 ans il n’avait de cesse que de trouver le moyen d’écrire comme les autres. C’est à 15 ans qu’il avait réussi à établir un alphabet en relief formé de deux colonnes de 3 points qui allait devenir par la suite un formidable outil de communication pour les non voyants. Sachant qu’en Algérie beaucoup de jeunes accèdent à des diplômes d’études supérieures, il faut noter que cette frange de la société est quelque peu ignorée par cette dernière. Ils étaient près de 170 000 qui présentaient des handicaps visuels, selon le dernier recensement. La plupart vivotent avec une misérable pension de 3000 DA, qui aurait été revue à la hausse. D’autre part , toutes les administrations, les sociétés ou entreprises étatiques ou privées ont pour obligation d’après la loi de 2012, de recruter au moins 1% des personnes handicapées. Heureusement pour ces derniers que des écoles telle que celle d’Oued Forcha leur permettent d’accéder à des emplois et pourquoi pas apprendre à jardiner, à se servir d’outils etc…
lestrepublicain - 18 janvier 2015 - Ounissi Manel
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