Dans les pays occidentaux lorsqu’arrive la période des soldes les citoyens se présentent très tôt et en grand nombre devant les magasins qui liquident ainsi les produits invendus ou dont la mode a été détrônée par une autre. C’est le rush dans tous ses termes. Chez nous on « solde » pour mieux duper le client, car les prix proposés ne changent pas d’un iota et l’on paie au coût qui était affiché durant toute l’année. Peut-être que vous trouverez des vêtements défraîchis ou déteints par le temps à un prix raisonnable. Cependant la règle est générale, vous n’aurez pas l’occasion de tomber sur des effets remisés. Le pourcentage affiché est alléchant, mais à l’intérieur du magasin rien n’a changé. C’est pour cette raison que les clientes et clients se rabattent sur le marché informel qui propose les mêmes choses à des prix défiant toute concurrence. D’après des renseignements fiables, ce serait certains commerçants règlementés, donc titulaires de registres dûment acquis, qui fourniraient des produits à ces jeunes oisifs. La donne a changé puisque les ventes de marchandises de valeur sont mises à la disposition de clients qui trouvent la même robe ou la même paire de souliers qu’ils paieront plus cher dans un magasin de la ville. Les policiers les traquent d’un lieu à un autre, mais insidieusement on voit réapparaitre ces jeunes dès que les fourgons retournent aux locaux des arrondissements et cela malgré les saisies opérées et l’établissement de dossiers judiciaires. Les rues sont spécialisées dans la vente, ainsi la rue Larbi Tebessi regorge de chaussures pour femmes, de pulls, de gandouras etc… Les alentours du marché d’El Hattab, les cosmétiques et autres services à eau, briquets, piles et batterie, des vaporisateurs pour aérer l’ambiance ou lutter contre les moustiques. Il y a même des œufs empilés au soleil que les ménagères n’hésitent pas à acheter au vu de leur prix. Si on avance vers le CAM, on trouve étalés à même le sol des vêtements pour enfants, pour adultes et même des plantes en pots. Les agents de l’ordre ne savent plus où donner de la tête devant ce regain du commerce informel qui se trouve être encouragé par ceux qui se plaignaient de sa présence. Il serait bon de demander à l’un de ces jeunes d’où provient la marchandise qu’il offre à la vue des clients. Alors là on sera édifié.
lestrepublicain - 20 janvier 2015 - Ounissi Manel
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