
Au cours de la session de ce week-end, tenue par l’APW d’Annaba, un problème dramatique a été soulevé par un élu et qui se rapporte aux logements de fonction qu’occupent les retraités de l’Education Nationale depuis les premières années de l’Algérie nouvelle. A l’indépendance nationale, on avait fait appel à eux pour prendre la relève et reprendre en mains l’école algérienne. Le départ des Français posait en effet un gros problème, car la plupart des établissements scolaires étaient démunis de tout et particulièrement d’un personnel capable de relever le défi. Et ce sont ces actuels retraités qui se retrouvent aujourd’hui menacés d’être expulsés de leurs appartements par ceux qu’ils ont pourtant formés avec tout le sérieux, en leur inculquant une morale qui n’existe plus maintenant. Ces retraités qui ont sacrifié leur jeunesse pour un salaire de misère, qui ont bouffé de la conserve et du pain rassis, qui grelottaient de froid dans des chambrettes sans chauffage pour exercer leur fonction, sont traînés devant les tribunaux où on ne fait que prononcer une expulsion d’un logement qui a vu naître leurs enfants et même s’y marier. Plusieurs cas sont cités, parmi eux d’anciens cadres ou de simples enseignants qui n’avaient pour but dans leur vie que d’assumer honnêtement leur devoir et cela au détriment de leur santé, de leur familles et de leurs loisirs. Ils n’avaient pas le temps de penser à se faire inscrire sur une liste de demandeurs de logements, croyant dur comme fer qu’ils ne seront jamais inquiétés. Seule la pédagogie comptait pour eux et l’opportunisme était leur dernier souci. Un élu de l’APW a au cours de l’actuelle session, interpellé le directeur de l’éducation, pour lui demander d’arrêter cette chasse aux sorcières, de les laisser mourir tranquilles. Et là, il parle uniquement de ceux qui n’ont jamais été bénéficiaires de quoi que ce soit. Bien sûr, ceux qui se sont « débrouillés » ne sont nullement concernés. L’épée de Damoclès est sur la tête de beaucoup de retraités. Une liste de près de 250 logements de fonction attend toujours l’aval de la daïra en matière de désistement depuis plusieurs années (nous détenons une copie de cette fameuse liste) alors que dans les communes voisines, la loi sur les désistements a été appliquée et a permis aux occupants de logements scolaires d’en devenir des propriétaires légaux et ne se voient plus inquiétés.
lestrepublicain - 14 février 2015 - Ahmed Chabi
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