Annaba: JUSTICE - Elle accuse son frère d’abus de confiance

Un procès inédit s’est tenu hier au tribunal correctionnel de Annaba, impliquant un homme d’une cinquantaine d’années poursuivi par la justice d’abus de confiance. La plaignante n’est pas étrangère au prévenu  ni encore moins une voisine ou un des proches de sa famille. Il s’agit de sa sœur, une femme mariée à un Français qui s’est converti à l’islam, ayant effectué 18 visites aux lieux saints de l’islam et un des rares étrangers qui animent des émissions de télévision sur la chaine satellitaire «Iqra», d’après l’avocate qui a plaidé en faveur de ce couple dont le mari s’exprimant en langue arabe, a été convoqué par la justice en tant que témoin. La victime qui a vainement sollicité son frère afin qu’il lui rend la somme de 40.000 euros, l’équivalant de prés de 650 millions de centimes, a fini par déposer plainte. Cette somme conséquente est le fruit de plusieurs années d’économies. Elle lui a été remise, d’après ses déclarations aux policiers et la justice, à l’hôtel Sheraton à Alger, en présence de son mari et un ami de l’inculpé, un colonel au sein de l’institution militaire, d’après ses déclarations. Les avocats de la défense auraient souhaités que ce témoin oculaire soit convoqué par la justice afin d’apporter son témoignage. Pour justifier son absence, la défense de l’inculpé remet une lettre de précision  signée par le colonel, selon laquelle il certifie qu’il n’a jamais assisté à une quelconque transaction de quelque nature que ce soit. Poursuivant ses accusations à l’encontre de son frère, la victime avoue que c’est la seconde fois qu’elle se fait avoir par son frère. La première fois, c’est lorsqu’elle lui avait confié la location de son magasin situé à la Ménadia. Dès lors, elle n’a jamais touché l’argent de deux années de location, a-t-elle dit au juge. Elle ferma les yeux sur cette somme d’argent qu’elle juge insignifiante contrairement à celle prêtée cette fois-ci au même frère. Le prévenu longuement interrogé par le juge, a catégoriquement et énergiquement nié les accusations qui lui sont reprochées en dépit des témoignages apportées et qui n’étaient pas en sa faveur, comme celui de sa mère qui reconnait sur un fauteuil roulant, tout en regrettant qu’une histoire de famille se termine dans le couloir de la justice « ma fille a été arnaquée par mon fils, qui refuse de lui rendre son argent malgré ma volonté de mettre un terme à ce sujet qui a bouleversé toute la famille. »

lestrepublicain - 31 mars 2015 - Boufessioua Sofiane