Ses proches parents et amis nous ont contactés dès les premières heures de ce vendredi 1er mai. Amar Laskri est décédé, hier matin à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger, à l’âge de 73 ans.
Du coup, difficile d’évoquer la bonhomie et la convivialité qui caractérisaient l’ami de tous. Seule sa voix haute, au ton autoritaire, reste gravée à l’image du cinéaste. Il aura poussé les portes du silence sans trop déranger ses amis qui s’inquiétaient de son état de santé. Cet état de santé s’était détérioré, ces derniers temps, mais il ne dramatisait pas et pensait à des jours meilleurs…
Malheureusement, la dernière hospitalisation aura eu raison de l’enfant chéri d’Aïn El Berda qui le vit naître un 22 janvier 1942 et qui l’accueillera en sa dernière demeure aujourd’hui après la prière du Dohr. Un bus affrété par la ministre de la Culture, accompagné d’un long cortège de voitures particulières, est parti d’Alger hier, à son bord de nombreux amis et artistes tenant à rendre un dernier hommage à l’ami, au compagnon, au frère d’armes.
Pour rappel, notons qu’Amar avait rejoint le maquis dans la wilaya II, au terme de la grève des étudiants algériens, d’où son statut d’ancien moudjahid qu’il ne mettra jamais en avant pour se glorifier ou acquérir des passe-droits… A l’Indépendance, il rejoindra l’Académie du cinéma, du théâtre, de la radio et de la télévision de Belgrade et en sortira diplômé en 1966. Le défunt poursuivit ensuite des études supérieures en sciences politiques et économiques à l’Université d’Alger.
Figure de proue du cinéma algérien, le défunt a signé plusieurs œuvres distinguées dont l’indétrônable « Patrouille à l’Est » (1974), « Les portes du silence » (1989) et « Fleur du Lotus » (1999), une coproduction algéro-vietnamienne en sus de plusieurs courts-métrages, autant d’œuvres qui lui valurent de prestigieux prix dans des festivals internationaux à l’instar de ceux de Carthage (Tunisie) et de Ouagadougou (Burkina Faso).
Il occupa le poste de Secrétaire général du syndicat des comédiens de théâtre et de cinéma placé sous la tutelle de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et celui de Directeur du Centre algérien pour l’art et l’industrie cinématographique (CAAIC) durant les années 90. Président de l’association Lumières, il n’eut de cesse de promouvoir la culture et l’art dans toutes ses formes d’expression.
Bref, difficile d’évoquer le bonhomme, celui qui trouvait toujours le mot juste pour réconcilier, redonner du baume au cœur aux déprimés, aux incompris de ce pays. Sans lui, on se sent déjà seuls sur le Cours de la Révolution ou ailleurs… Que Dieu l’accueille en Son Vaste Paradis et lui accorde Sa Sainte Miséricorde.
Les Commentaires