A
u service des cartes grises, il y a un avant et un après. Avant 2013, une véritable pagaille caractérisait la gestion de ce service très sensible, comme nous l’a expliqué M. Rabah Kismoune, le nouveau responsable de ce service.
Il y a encore deux années, ce précieux document était délivré dans des conditions anarchiques, ce qui compromettait la traçabilité des dossiers. «Parfois, les cartes grises étaient cachetées dans les cafés et remises sur place à leur destinataire». Depuis l’installation de M. Kismoune, le ménage est fait lentement mais sûrement et les centaines de litiges et de dossiers en suspens ont été traitées au cas par cas, sans parler du travail de classement. Des litiges qui ont trainé sur des années, comme le dernier en date, qui n’avait pu être réglé depuis neuf ans, et qui vient enfin d’être normalisé. Aujourd’hui, on est loin du cauchemar vécu par les citoyens pendant de longues années» : «Vous déposez votre dossier le matin, vous venez retirer votre carte grise l’après-midi si tout est en règle. L’agent qui vous remet la carte est responsable de votre dossier, ce qui permet une traçabilité totale du dossier». Seulement, maintenant que le service est en quelque sorte «sauvé» comme l’a souligné notre interlocuteur, c’est la précarité de la situation sociale du personnel, qui pose problème. 9 sur 18 sont des vacataires, en majorité des universitaires en pré-emploi et qui vivent difficilement cette précarité et qui aspirent à devenir permanents, d’autant plus que ces derniers activent directement avec le public, dans un service sensible, où l’agressivité n’est pas rare. Autre problème rencontré par le responsable et le personnel, et pas des moindres, comme nous avons pu le constater sur place, l’état des nouveaux locaux affectés au service des cartes grises, situé non loin de la gare des chemins de fer. «Ya mzaouek en bara, ouêch rak men dakhal» comme l’a souligné une employée. En effet, si le grand hall pour la réception du public est aux normes, avec comptoirs en marbres et climatiseurs, l’envers du décor fait froid dans le dos : il s’agit en fait d’un hangar désaffecté, et les bureaux ont été en quelque sorte «découpés » dans ce hangar, à l’emporte-pièce : les uns carrés, les autres triangulaires, mais tous minuscules et isolés les uns des autres par de minces cloisons, ce qui ne facilite pas les choses les jours de réception du public. L’étanchéité est quasi nulle, mais ce qui est pire, c’est la salle des archives où sont classés des dizaines de milliers de dossiers : au centre de la pièce, l’égout a éclaté, et il est pratiquement impossible de s’y rendre. Les odeurs pestilentielles vous prennent à la gorge dès votre entrée «du coté cour», et l’avenir de ces archives ne pèse pas lourd, si des mesures rapides ne sont pas prises. «Nous avons fait de nombreuses réclamations et reçu des dizaines de promesses, mais les choses n’ont pas bougé, et bientôt les dossiers vont être noyés dans les eaux usées et seront perdus à jamais» déplorent M. Kismoune et tout le personnel.
lestrepublicain - 20 août 2015 - Farida H.
Les Commentaires
Que nous reste t-il de bien qui fonctionne normal!.
A lire absolument: Le cabinet Britannique the Economist Intelligence Unit (EIU) Nous classe à la 136e place sur 140e des villes les plus désagréables à vivre au Monde au même niveau que Karachi du Pakistan. Melbourne Australie, Vienne Autriche et Vancouver Canada font parties des premières villes avec la meilleur qualité de vie...nous avons du chemin à faire!.