Annaba: FRANÇOISE ATLAN - “Ma tournée en Algérie est une expérience émotionnelle

C’est avec cette phrase qui résume tout que la chanteuse française Françoise Atlan a préféré décrire son impression. En tournée artistique à travers les cinq Instituts français d’Algérie, l’artiste s’est produite hier au Palais de la Culture Mohamed Boudiaf. Rencontrée avant l’événement, Françoise Atlan s’est montrée excitée à l’idée de faire équipe sur scène avec le mythique Hamdi Bennani et le virtuose Foued Didi sur l’oud. « Avant de débarquer en Algérie, j’avais peur. Chanter la musique andalouse avec des sommités de ce genre musical dans l’un de ses pays principaux, constitue une aventure sensationnelle », commence par avouer notre interlocutrice. Pianiste et musicologue, elle a été primée pour la musique de chambre. « Le début de l’aventure était signé Béatrice Bertrand, directrice de l’Institut français d’Oran et  à qui je souhaite adresser mes remerciements les plus chaleureux », ajoute la soprano. La tournée a de spécifique que les orchestres changent à mesure de la ville visitée. « Je change d’équipe musicale car j’estime qu’il est important d’avoir des expériences avec des artistes locaux. A Annaba, je chante avec l’orchestre du maître Hamdi Bennani », explique-t-elle. L’idée de chanter avec Bennani est, quant à elle, celle du directeur de l’Institut français de Annaba, David Queinnec. Le dynamique et affable directeur, connaissant la valeur aussi bien artistique qu’humaine de Hamdi Bennani, n’a pas hésité à le proposer sur scène avec Françoise. « Monsieur Bennani est une grande intelligence et un immense talent avec qui j’ai l’honneur de chanter », a-t-elle confié. Emue et presqu’en larmes, notre interlocutrice évoque sa tournée en Algérie comme « une expérience émotionnelle ». Sa rencontre avec le public dans les différentes villes où elle s’est produite n’a fait que renforcer ce sentiment de fusion. « L’assistance m’accompagne systématiquement dans des airs connus du répertoire andalou. Des youyous stridents ne cessent de m’impressionner et d’exprimer que le public est acquis », ajoute la chanteuse. S’exprimant en français, castillan et arabe, elle chante un passé cordouan symbolisant la coexistence entre des cultures différentes : « Des airs andalous ressemblent pratiquement à des chansons castillanes. C’est en écoutant Hamdi Bennani chanter « Bi Lhawa Qalbi Taallaq » que ça m’a rappelé la chanson espagnole « Madre querida » (Chère mère) ». Artiste accomplie, Françoise Atlan considère qu’il faut toujours « chanter avec son cœur ».

lestrepublicain - 29 septembre 2015 - Zarrougui Abdelhak