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Annaba: Bidonville de Oued Forcha - La favela des temps moderne

Publié le 21/10/2015
 Sous la présidence de Amar Saâdani, s’est tenue dans la matinée de samedi 17 octobre, au théâtre régional Azzedine Medjoubi de Annaba, un regroupement régional des cadres du FLN de wilayas de l’Est et du Sud-Est, en prévision du renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la Nation.

Et comme d’habitude, les élus APC et APW- même formation politique- de la ville ont laissé constater, une fois encore, qu’ils sont toujours aussi assidus à venir «secouer le cocotier» lors des échéances électorales. Mais, lorsqu’il s’agit de s’occuper des problèmes de leurs électeurs, ils sont moins prompts à agir et demeurent immuablement aveugles aux maux qui rongent ces derniers et sourds aux maints appels de détresse.

Sinon comment expliquer le mutisme et l’indifférence de ces mêmes élus face aux conditions inhumaines, dignes des favelas d’antan, dans lesquelles vivent plus d’une soixantaine de famille de la cité Oued Forcha (Pont Blanc). Ces familles, sans abris depuis des années, ont élu domicile sur les berges de l’Oued, où reposent toutes sortes de déchets : des carcasses de téléviseurs, de réfrigérateurs et autres appareils électroménagers, des batteries de voitures usagées, de vieux meubles, des matelas,  des restes d’animaux et où se croisent surtout des conduites d’eaux usées, éventrées.

Y ont, en effet, été érigées des constructions de fortune dont les fenêtres, pour ne pas dire ouvertures d’aération, donnent sur cet oued, offrant aux passants un décor des plus affligeants. Le quotidien de ces familles est fait d’odeurs pestilentielles, de risques d’effondrement, de visites de chiens et de chats errants, de moult bestioles, sans parler des reptiles et des rats d’égouts.

«Nous vivons toujours la peur au ventre. Nombre de mes voisins ont signalé la présence d’un autre serpent d’au moins 1,5 m de longueur. La journée, ce reptile se tapit dans les vieilles buses, à peine visibles, longeant cet immense mont de boue asséchée par le temps», nous dit, à la fois amer et fataliste, Tarbouchi Samir, la quarantaine, un des habitant le bidonville.


Pont Blanc,  rivière noire !

Pour donner du crédit à son propos, il nous conduira vers son voisin Radouane Belbahi. «Je suis un père indigne. Mon bébé a payé de sa vie mon incapacité à lui assurer un toit décent et sûr. Il y a plus de deux ans, ma fille Sofia, âgée d’à peine un mois et demi, est morte, dans son sommeil, écrasée sous des kilos de parpaing. Un pan du mur s’était soudainement effondré au milieu de la nuit, alors que j’étais absent pour des obligations professionnelles.

Ce drame, je ne suis pas près de l’oublier. Il me hante l’esprit. C’est moi le coupable», se remémore avec un long soupir le jeune père de famille, agent à l’Entreprise Portuaire de Annaba (EPA). L’émotion était à son comble et les larmes à peine contenues, lorsqu’il évoquera la seconde épreuve à laquelle Radouane, ex- harrag expulsé de Suisse, a dû être confronté, moins d’un an plus tard. Son ainée, Safa, s’est fait mordre par un serpent, long de 3,10 m, sur attestation des services de la Protection civile, nous dit-il. Profitant d’un moment d’inattention de la mère, le reptile a réussi à s’infiltrer dans la bâtisse pour se jeter sur le pied frêle de la fillette de 6 ans.

«Fort heureusement, cette fois-ci, j’étais présent et j’ai réussi à le chasser. N’était l’intervention rapide de la Protection civile, ma fille aurait rejoint sa sœur Sofia», raconte Radouane, ajoutant : «Depuis, j’ai aménagé une étagère –sorte de mezzanine-  où dort désormais ma petite Dana, 8 mois».

Nacira et sa voisine Malika, toutes deux mères d’enfants en bas âge, s’inquiètent et s’indignent, considérant les conséquences pour la santé des plus fragiles, bébés et personnes âgées surtout, qui restent sur place toute la journée, respirant de violentes odeurs.

Car aux enfants non scolarisés, est réservé un espace de jeux des plus sûrs et récréatifs : Ils ont à choisir entre la route menant à l’hôpital ou bien les alentours d’un oued, sujet à des débordements en période hivernale, où se mêlent un cocktail d’excréments humains, crottes d’animaux, eaux usées, ordures ménagères, tessons de bouteilles, canettes de bière et où se promènent, en toute quiétude, rats, chats et chiens errants. Mais, il n’y a pas que les occupants de ce sinistrement célèbre bidonville qui en pâtissent. Les riverains comme les passants sont, au quotidien, agressés par ce paysage, indigne d’Annaba dite «la Coquette».

« Cachez-moi cette misère ...»

La même indignation est perceptible dans les propos échangés, au moment de traverser le bidonville, entre visiteurs et proches de malades du Dorban, un grand hôpital de portée nationale, où s’effectuent des opérations chirurgicales hautement délicates (ORL) et spécialisé dans certains cancers et maladies infectieuses et respiratoires graves. Drôle de contraste et triste constat dans une cité où, faut-il le souligner, résident des médecins, l’ex et l’actuel  présidents de l’APW, des élus de l’APC, des cadres de la wilaya, de l’urbanisme, de hauts gradés de l’armée et de la sureté, dont un ex-chef de sureté de wilaya, ainsi que des responsables de l’inspection régionale et de la direction de l’environnement de la wilaya.

Même si la détresse des familles l’habitant peut être relativisée, il n’en demeure pas moins que l’image que projette le bidonville Oued Forcha, jouxtant l’école paramédicale pour sages-femmes, renvoie à un point crucial, à savoir que Annaba, à l’instar d’autres grandes villes côtières de l’Algérie, pose, avant tout, un gros problème, à ce jour non résolu, car continuellement sous-estimé par les pouvoirs publics : Une gestion plus efficiente et durable de la pauvreté urbaine dans un pays qui, littoralisation, inégalités territoriales et exode rural aidant, voit ses populations citadines gagner notablement en volume. A Annaba, surtout là où justement l’indifférence et le laisser-aller n’ont jamais paru avec autant d’éclat, se montrer insensible en matière d’urbanisme est, ainsi, devenu une culture propre à la 4ème ville d’Algérie.

A moins que Youcef Chorfa, le tout nouveau wali, ne parvienne à l’en séparer, malgré les fortes résistances à laquelle il risque de se heurter.                         

El Watan - le 20.10.15  - Naima Benouaret
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Les Commentaires

"Pays émergent ou sous développé?" A lire absolument.

Que sera l'Algérie dans un peu plus d'une décennie, avec une population qui approchera 50 millions d'habitants.
Lire "Le Matin d'Algérie" du 12/03/15 du Dr Abdelrahmane Mebtoul, analyse et professeur des universités.
Ensuite: vers le bas de la rubrique, le point de vu d'un général en retraite, Hocine Benhadid + une vidéo du 23/09/15 de Hamid Arab.
"Point de vu, de ouleds Annaba"

On ne comprend rien à notre politique, mais pourquoi notre gouvernement a-t-il investi dans les pays du golfe? alors que notre peuple, pourrait sortir une fois pour toute de cette misère?.

"Vous pouvez poursuivre sur la même rubrique, plusieurs vidéos, pour essayer de comprendre, ou va t-on?.

Nous sommes DEGOUTES?, car notre population mérite de vivre dignement.
Pauvre idiots que nous sommes! car je vois que beaucoup d'entre nous se contentent de lire nos commentaires comme d'habitude et personne ne réagit pas!.
"A.S au théâtre"

Il aurait pu nous faire une démonstration de son talent de percussionniste! c'était bien dommage!.
"A voir du talent"

C'est le pouvoir unique, de faire sonder, voyager, guérir et faire planer tout un peuple!.
"Nos plumes" une vision de notre extraterrestre Abdou Semmar! A.F du 23/10/15 à 12h11.

Les califes d'hier et ceux d'aujourd'hui...une triste réalité! A lire absolument.

Moi je vous dis à bientôt inch'Allah dans un mois ...je repars marcher dans la nature pour oublier ce monde de tordus!.
merci m.o.f, grace a vous on apprend beaucoup, c est desolant ce qu on entend, moi personnelement je pense que tant qu il ya aw gal flan, rien n avance, parmit ses gents il doitbien avoir des instruit dedans, et comme on dit "ma ihss bennar ghir ali aafessha"
on voit plusieurs personne proprietaire d ADL. malgre qu il n ont pas le droit et les loue tout en gagnant ailleurs, il n ont cas les denonces avec preuve, etc.... si tout le monde bouge , tout bouge.

et il ya aussi la part de feignantisme de ses gents, meme s ils habitent des endroit parreil, ils ont construit des baraques, alors biens les construire, avec finesse de maniere a eviter tout risque.ou s eloigner du centre ville et habiter ds les endroit natures tel que village etc.on le sait habiter a cote des rivieres sales, et depots d ordures = risques mortel pour les membre de la famille. ilya une part de l etat , mais la plus grande vient de la personne meme.je voit des femmes qui mendionne toute la journee en plein chaleur et soleil, avec un bebe a cote, sa aussi c est acheter sa mort avec bras ouvert.
plutot on devrer les chasses de cet endroit dangereux, pourquoi s intaller ds des zones parreilles, et pleurer apres, qui ose dormir au bord de la mer en temps mauvais, tout en sachant qu on ne le retrouvera pas le lendemain.
ils y a beaucoup de montagnards pauvres mais ils ne vivent pas ses orreures , quotidiennent,
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