
Comme on le sait, l’informel s’arrache l’espace public que sont les trottoirs et les rues .Si une grande partie des accotements est accaparée le jour par les commerçants qui les transforment en extension de leurs locaux, la rue, livrée aux étals du marché parallèle, est devenue aussi ces dernières années, la propriété privée d’individus qui surgissent dès que vous vous apprêtez à garer, et pratiquent un véritable racket en exigeant 50 dinars pour vous accorder le droit d’arrêter votre voiture le long d’un trottoir, même pour quelques minutes.
La nuit, ces mêmes rues et trottoirs sont le patrimoine de gardiens autoproclamés, et chaque propriétaire de véhicule paie au mois un gardiennage plus ou moins douteux, sans aucune garantie contre le vol ou la détérioration. Chaque mètre vaut son prix, et chaque véhicule a sa place pour la nuit. Une place qu’il perd automatiquement au profit d’un autre, si le conducteur vient se garer trop tard. Ce qui génère des frictions et des disputes, parfois plus. On se gare partout, des deux côtés de la rue mais aussi sur les trottoirs devant les portes des habitations. Un véritable étouffement pour les riverains concernés, qui viennent de trouver une « riposte » à cet envahissement : placer des moules de béton sur les accotements ; un abus de plus sur la propriété de l’Etat qui appartient en principe à tous les citoyens. Un « héritage » qui s’aggrave chaque jour, et que chaque équipe à la tête de la commune lègue à la suivante, sans trouver de solutions. Les parkings souterrains aideraient grandement à diminuer la pression d’un nombre de plus en plus important de véhicules circulant dans un espace qui, lui, ne se développe pas assez vite. Nombreux sont les automobilistes concernés qui parlent du fait que la commune, depuis des décennies, ait « laissé passer le coche » dans ce domaine, naviguant à vue sans anticipation, « alors qu’elle était en droit d’imposer la création de ces parkings sous les grands immeubles publics qui ont été construits dans le périmètre urbain sur un terrain qui, après tout lui appartient, sans parler du manque à gagner pour ses caisses. Il n’y a qu’à voir l’énorme pression exercée aujourd’hui sur le parking communal « stambouli » en plein centre-ville, qui abrite cinq fois plus de véhicules que prévu, et où il faut faire une véritable gymnastique pour y entrer ou en sortir. De notre côté, nous avons, en vain, tenté d’obtenir l’avis du maire sur les solutions concrètes qui pourraient être envisagées afin de briser ce carcan qui enserre de plus en plus les artères de la ville. Des solutions dont pourraient profiter les autres agglomérations de la wilaya, qui se trouvent dans une situation identique. Mais n’est-il pas trop tard ?
lestrepublicain - 04 janvier 2016 - Farida H.
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