Annaba: MIGRATION CLANDESTINE - 45 harraga interceptés au large de Ras El Hamra

Etrange découverte que celle faite, tôt dans la matinée d’hier, par les Gardes-côtes du groupement territorial de Annaba, submergés, il faut le reconnaitre, depuis le mois de décembre 2015, par des vagues de harraga, du jamais vu ! Il s’agit d’un groupe de harraga, composé de 15 candidats, qui tentaient de joindre l’autre rive de la Méditerranée à bord d’un plaisancier de luxe… Un hors-bord haut de gamme, utilisé par les filières de harraga, est une première en Algérie. Ainsi, et au lendemain de l’arrestation de 12 candidats à l’émigration clandestine, originaires principalement des différents quartiers de Annaba, un nouveau groupe important de harraga, a été interpellé, tôt dans la matinée d’hier, apprend-on de source crédible. Il s’agit de 46 candidats à l’émigration clandestine dont un mineur. Scindés en trois groupes, les harraga tous originaire de Annaba, dont l’âgé varie entre 17 et 35 ans, ont levé l’ancre, vers minuit, du côté de la plage d’Oued Begrat, dans  la commune de Seraidi. Cependant, notre source signale qu’un groupe de 15 harraga, naviguaient à bord d’un hors-bord, une première depuis  l’avènement de ce phénomène.  Les deux autres groupes, composés de 17 et 13 candidats, étaient entassés à bord de deux embarcations de fortune, dotées de moteurs Suzuki de 40 chevaux chacun. Les trois groupes ont été arraisonnés à quelque 10 milles marins au Nord/Ouest de Ras-El-Hamra. Après avoir subi des consultations effectuées par un médecin de la Protection civile, au siège du Groupement territorial des Gardes-côtes de Annaba, ces candidats à l’émigration clandestine ont été présentés en fin de matinée d’hier devant la justice où ils ont bénéficie d’une citation directe. Décidément, le problème de l’émigration clandestine à partir des plages de Annaba semble être insoluble. Chaque semaine, voire chaque jour, le phénomène des harraga, résultat de la mal vie et du désespoir, prend de l’ampleur et a atteint, ces derniers jours, des proportions alarmantes. Ainsi, une nouvelle vague de harraga, au nombre de 45 candidats, a pris le large, tôt dans la matinée du lundi, aux environs d’une heure du matin, dans une tentative collective de regagner l’autre rive de la méditerrané, plus précisément l’île de la Sardaigne (Italie). En effet, depuis le mois de décembre dernier, l’on assiste à un véritable voyage collectif organisé au fil de jours. A qui incombe la faute? Qui est responsable de cette situation catastrophique? Cette hémorragie ne doit elle pas cesser? Quel remède apporter? Faut-il créer une cellule spéciale de lutte contre ce phénomène? Autant de questions qui n’exigent, en fait, qu’une seule réponse et c’est d’ailleurs l’avis de beaucoup d’experts en la matière: soit apporter un remède radical à ce mal, à savoir amputer le monstre, qui sont les filières maffieuses spécialisées en la matière, de ses tentacules, véritables «pompes aspirantes», lesquelles causent d’énormes dégâts au sein de la société et particulièrement sa frange juvénile. Mieux encore, aujourd’hui, on parle de l’existence à Annaba d’un atelier de confection d’embarcations au profit des harraga, ainsi que des filières de vente de moteurs et de GPS.  Pour rappel, 99% des « harraga » arrêtés durant le mois dernier et celui en cours, grâce aux permanentes opérations planifiées dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, par les éléments du groupement territorial des Gardes-côtes (GTGC) de la wilaya de Annaba, sur un total d’environ 300, sont originaires de Annaba.

lestrepublicain - 28 janvier 2016 - B. Salah-Eddine