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Annaba: MINEURS EN DANGER MORAL - Des statistiques qui donnent froid dans le dos

Publié le 30/01/2016
Il y a quelques jours, un mineur de 15 ans a été  «remis» à l’Etat par son père. Il s’est présenté à la brigade des mineurs de la P.J.de la sûreté de wilaya pour se débarrasser de façon définitive  de sa progéniture, en déclarant qu’il ne voulait plus de lui, et qu’il ne pouvait plus s’occuper de lui. Qu’a donc fait ce garçon pour arriver à cet abandon ? «Tout vient des parents» nous a répondu la chef de cette brigade, Mme Zouzou Tayeb «il faut retracer le parcours de l’éducation de cet enfant pour comprendre que les parents ont failli quelque part depuis le début.» Faillir dans la protection, l’éducation, la communication finit toujours au détriment de l’enfant, l’adulte en devenir. «Les mœurs ont terriblement changé» déplore notre interlocutrice.» Certains parents orientent eux-mêmes leurs enfants vers le mauvais chemin, et «quand ces derniers  sont ramassés dans la rue dans des endroits suspects par les éléments de la brigade des mineurs, nous convoquons leurs parents pour les inciter à une meilleure éducation». Mais la majorité répond  je suis au courant. Il (ou elle) ne fait rien de mal». En effet, quel mal y a-t-il à ce qu’une mineure de quinze ans, pendant la pause déjeuner, se retrouve dans un endroit isolé  en compagnie d’un jeune de 23 ans au lieu d’être soit à l’école, soit chez elle ? «Nous avons téléphoné à la mère de la jeune fille pour savoir si elle  savait où  était sa fille à ce moment là. Réponse : Elle se trouve avec un ami, qui va la raccompagner plus tard en classe. Quel mal y a-t-il à cela ?» Les policiers sont habitués à ce genre de réplique. Cela ne va pas sans nous rappeler la même situation vécue il y a quelques années par les éléments de la brigade, qui,  lors d’une tournée d’inspection dans une discothèque vers minuit, avaient  récupéré une fille du même âge, avec des préservatifs dans son sac. Immédiatement contactée, la mère répondit vertement à la police «c’est ma fille, je sais où elle est, et cela ne vous regarde pas». Cette dernière, bien entendu, a dû répondre de ses actes devant la justice, accusée de détournement de mineure. Mais le vide juridique entourant encore certains aspects de  la responsabilité des parents vis-à-vis de leurs enfants, et l’absence totale d’assistantes sociales en principe relevant de la DAS et chargées de détecter les cas suspects  dans les familles et de les signaler au juge spécialisé, ouvrent la voie à tous les dépassements, dont les enfants innocents font les frais physiquement et psychologiquement. Seules, les brigades de protection des mineurs de la police et de la gendarmerie  se battaient jusqu’ici sur le terrain. Avant que la DAS ne vienne tout récemment prêter main forte à la police (pour le côté social), en s’impliquant dans le suivi des mineurs en danger moral. « En attendant la création  d’un  local  spécialisé, les enfants recueillis dans la rue sont momentanément confiés au centre  d’El Hadjar pour les garçons, et à celui de l’Elysa pour les filles. Cette nouvelle institution, réalisée aux normes internationales, va  permettre d’assurer une prise en charge adéquate de ces mineurs, en impliquant de façon plus marquée les parents dans leur rôle de responsables. Nous nous occuperons en outre de l’insertion professionnelle des mineurs  ayant l’âge requis, afin de les détourner des mauvaises influences, et de leur donner confiance en l’avenir.» En 2015, 204 affaires de ce genre ont été gérées par la police contre 203 en 2014. « Aujourd’hui, nous constatons une recrudescence de cas de vol chez les mineurs. Et de nombreuses fugues, chez les garçons et les filles, craignant la violence parentale lors de mauvais résultats scolaires.» Et de citer l’exemple de cette fillette qui avait été, heureusement retrouvée à temps par la brigade après avoir simulé un enlèvement, afin, selon elle « de détourner l’attention de ses parents  de ses mauvaises notes»,  ignorant le danger qu’elle avait couru. Ajoutons qu’en 2015, 6 affaires d’agressions sexuelles sur mineurs ont été présentées à la justice.

lestrepublicain -
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