Après la conférence, animée il y a trois jours par le DG des Douanes algériennes, c’était, hier, le tour du directeur régional de cette institution de poursuivre la cadence concernant les exportations hors hydrocarbures .
Comme d’habitude, c’est l’Ecole préparatoire des sciences économiques et sciences de gestion d’Annaba qui a organisé cet évènement. Cette importante conférence s’adressait avant tout aux opérateurs économiques de la région. Ils étaient peu au rendez-vous et cela se remarque. Il y avait beaucoup plus de douaniers en uniforme gris et quelques étudiants de l’Ecole que les concernés. Le premier à prendre la parole, aidé en cela par un diaporama, était M.Nabti, directeur régional des douanes. Il brossa un tableau exhaustif sur les régimes douaniers économiques (RDE). Des points intéressants ont été mis en exergue comme les avantages financiers générés par le dispositif RDE et qui concernent les suspensions totales ou partielles des taxes, les franchises douanières et les remboursements des droits et taxes perçus préalablement par l’administration des douanes. Pourquoi de tels avantages qui sont nouveaux, il faut le préciser. M .Nabti dira que c’est pour permettre l’approvisionnement, à moindre coût, des intrants de produits importés destinés à la transformation en produits finis pour etre exportés ou tout simplement écoulés sur le marché intérieur. Cette suspension des droits et taxes qui seront perçus par la suite par les douaniers mais à un taux avantageux donnera du souffle à tous ceux qui ont décidé d’investir dans la production. L’autre mesure phare concerne la constitution de stocks personnalisés d’approvisionnement des produits pour les entreprises industrielles, publiques et privées. Cela permet aux opérateurs de se rapprocher de la source d’approvisionnement et réduire ainsi, considérablement les coûts de logistique. Une autre facilité est accordée aux opérateurs industriels, celle d’importer les équipements destinés à la transformation des produits intrants en produits finis. Toutes ces mesures n’ont qu’un seul but : Faire des économies de trésorerie, grâce notamment aux suspensions des droits et taxes. Le deuxième volet de la conférence a été présenté par Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens. D’emblée, le conférencier dira que les exportations algériennes, hors hydrocarbures sont au stade du balbutiement. « Nous sommes à des années lumière de nos voisins du Maghreb. M. Nasri nous apprend que le numéro un des exportateurs hors hydrocarbures est Sonatrach qui exporte les produits dérivés du pétrole (1, 600 milliard de dollars) . Le second mais qui vient loin après est CEVITAL d’Issad Rebrab, qui a exporté en 2015 pour 172 millions de dollars. Quant aux autres exportateurs, leur volume et leur valeur monétaire sont tout simplement ridicules. Quand on pense, dira Nabti, que la Tunisie exporte pour presque 18 milliards de dollars, il y a de quoi se poser des questions, dira-t-il en donnant l’exemple des phosphates que nous exportons en l’état brut à 9O dollars la tonne alors que l’Algérie importe de Tunisie les dérivés du phosphate que ce pays nous vend cinq fois plus cher. Le conférencier a déploré le manque de vision concernant l’exportation hors hydrocarbures. « Chacun fait n’importe quoi. Pire, on ne sait même pas ce qui peut etre exporté. Il faut, dira le conférencier, faire un diagnostic global de nos richesses, de ce que l’on produit de ce qu’il faut produire. Mais dira encore le conférencier le problème des exportations, hors pétrole et gaz ne pourra trouver sa véritable solution qu’en réformant totalement la réglementation des changes devenue totalement obsolète. Cette conférence de plus de trois heures aurait pu être avantageuse si ceux qui sont concernés avaient été présents. Ce qui malheureusement n’a pas été le cas et c’est vraiment dommage.
lestrepublicain - 11 avril 2016 - Djamel Saâdi
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