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"Le Bedouisme, le Zerhounisme, etc., et la mentalité magique"

Publié le 05/05/2019
"L Q O"5/05/2019 la rédaction "Le Bedouisme, le Zerhounisme, etc., et la mentalité magique, Ciel chaud, ramadan version terre plate, genoux en choux, hiboux. Le Bedouisme, c’est l’effet des effets d’annonce : magique, irrationnel, spectaculaire. On annonce et on croit que le monde obéit. Cela peut aussi avoir le nom d’un autre ministre de l’Intérieur. Comme le Zerhounisme avec le S12, si on a bonne mémoire. Qu’est-ce à la fin ? C’est par exemple le passeport biométrique. Vous (ou la personne concernée) déposez le dossier pour une promesse de réponse en une semaine en oubliant que cela dépend de la navette de la guichetière qui y va lentement, cherche les documents et ajoute deux jours au total de la «modernisation». Deux semaines après, il s‘avère que le dossier est rejeté sans que vous en soyez informé. La raison ? Le dossier du passeport dépend du dossier de la carte nationale biométrique. Il s‘agit du même numéro national. A la daïra, on vous informe que ce numéro sur la carte d’identité concernée est «faux». On vous a octroyé celui d’une autre personne par ce centre d’Alger. Cette autre personne ayant votre numéro qu’il s’agit de récupérer. L’erreur est celle du centre de Bab Ezzouar mais c’est à vous de la payer. Il vous faut restituer votre CIN et attendre entre un à deux mois pour en avoir une autre. La conséquence est que vous restez sans passeport pendant les deux mois ou plus. «Il y a eu plusieurs cas comme ça», explique, en coulisse, une employée des lieux. Là commence le parcours pour obtenir des explications. Appel au ministère de l’Intérieur selon le numéro fourni sur leur site. Jeudi : « il n’y a personne pour vous répondre», vous répond une voix lasse et presque en colère. «Rappelez dimanche matin». On est au cœur du ramadan, la terre est plate et le pays est vide et le bras est mort et la tête est un enterrement. Dimanche matin, une autre voix au même standard, vous explique, lasse et en colère contre le fait que vous l’ayez dérangée, qu’elle ne peut rien pour vous et qu’il faut aller à Bab Ezzouar en personne. Vous expliquez, à votre tour, que vous habitez Oran. Elle vous rétorque, voix nasillarde, qu’elle va vous mettre en ligne -après une surdose d’agacement- avec les services concernés «mais je sais qu’ils ne décrochent presque jamais». Quatre tentatives. En vain. Retour sur le net. Cap sur le call-center lancé en grande pompe pour répondre aux citoyens. Le 1100. «Doté du matériel technique nécessaire, ce centre qui compte 200 agents, reçoit environ 18.000 appels par jour», précise une dépêche officielle. Vous n’êtes apparemment pas du nombre. «Bienvenue au-call center du ministère de l’Intérieur…», répond une voix en cuivre. Appuyez sur 1…, etc. Une musique d’attente. Un décompte. Veuillez patienter. Toute une matinée. Un proche m’explique que les agents du call-center évitent de décrocher quand l’indicatif n’est pas algérois. Cela leur fait moins de travail et ils se disent que c’est aux autres wilayas de se débrouiller. Cap sur la wilaya d’Oran. Là, l’opératrice est affable mais ne peut rien pour vous. Il faut voir le DRAG, demander audience, sinon elle va s’en occuper en personne, promet-elle. En boucle. Un ami explique que « cela peut prendre des mois et des mois pour corriger cette erreur». Et ainsi de suite. Le Bedouisme est comme le Zerhounisme ou comme tous les «isme» avec les noms de quelques ministres : effet d’annonce, dépêche APS, clip ENTV, modernisation, mais dans la réalité le pays est sans bras, sans formations, tricheur avec lui-même et avec les siens, paresseux, colérique et inefficace. La pensée magique est de croire que puisqu’on a pris une décision, le problème est réglé. On oublie le facteur algérien, vous, moi, les autres : la mollesse, l’envie d’aller au paradis mais sur le dos de porteurs chinois, la grande mosquée et les petites ambitions, la triche, le louvoiement, les cinq prières pour ne pas bouger les cinq doigts en dehors de la mosquée et la stratégie du moindre mouvement de l’index. Moins on bouge, plus on grimpe dans la hiérarchie du pouvoir. Jusqu’à ne plus bouger et être pourtant le plus puissant. Tous les Algériens le font, le savent, l’ont déduit il y a quelques décennies en regardant la scène politique, le FCE, l’UGTA ou Melzi. C’est ce que les entraineurs de foot n’ont pas compris. Une règle nationale. Il fait chaud, encore plus quand on a dépensé sa journée à tourner en rond. La terre est très ronde quand on a un souci en Algérie et la personne concernée va attendre longtemps, très longtemps pour avoir son passeport".
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