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Annaba. Bain de foule et programme marathonien

Publié le 16/05/2007

Visite d'inspection et de travail de Bouteflika à Annaba  -  A peine descendu de l'avion qui a atterri sur le tarmac de l'aéroport de Annaba à 9h30, le président Bouteflika a procédé, séance tenante, à la pose de la première pierre de la nouvelle aérogare dont la réalisation doit permettre l'accueil de quelque 700 000 passagers, étendu, dans une seconde phase, à 1,5 million par jour. Alerte et attentif aux explications qui lui sont fournies par les techniciens en charge des projets inscrits au programme de cette première journée, le chef de l'Etat a, d'emblée, marqué de son empreinte la texture de la visite en exigeant, par exemple, que la rotation des équipes œuvrant à la réalisation de l'aérogare soit renforcée sans délai ou que le «projet» de rénovation du téléphérique qui relie Bouhdid à Seraïdi soit «réanimé» dans des conditions optimales.
Le Président a également posé la première pierre d'un échangeur au niveau de la RN 44, puis il a, peu après, gagné la ville de Annaba où la population lui a réservé un accueil chaleureux. Remontant à pied tout le cours de la Révolution, au son des tambours et des youyous assourdissants, il s'est offert, à plusieurs reprises, des bains de foule, à la grande joie des citoyennes et des citoyens qui attendaient, avec une impatience manifeste, son arrivée. Malgré sa densité et son rythme effréné, le programme de cette première journée aura été accompli tambour battant. Qu'on en juge : après une courte halte au siège de la wilaya, le président de la République s'est rendu à la mosquée Abou Marouane dont il a visité le mausolée et rencontré les représentants de la zaouïa. Cet édifice, dont on a célébré le millénaire, bénéficie d'une dotation de 14 milliards de centimes pour sa rénovation et fait pendant à celui de la construction d'une grande mosquée, située à Boukhadra, dans la commune d'El Bouni, d'une capacité de 30 000 fidèles. Après la pose de la première pierre d'un futur centre d'affaires et l'inauguration d'un hôtel, le Majestic, le chef de l'Etat s'est rendu sur la corniche du littoral pour inaugurer le nouveau chemin de wilaya n°22 et découvrir le site majestueux du Cap de garde, appelé à accueillir les zones d'extension touristiques de la cité.
Puis, direction Seraïdi où un accueil populaire était au rendez-vous pour la mise en service du réseau d’alimentation en gaz de ville de la localité, située à plus de 800 m d’altitude au-dessus de la Coquette.
Au pas de charge, le cortège s’est ensuite dirigé vers la résidence “la Colline rose” où sont programmés 600 logements promotionnels et sociaux ainsi qu’un centre commercial. A la suite de quoi, le président Bouteflika a effectué la pose de la première pierred’un centre anti-cancer, inauguré un poste HT à Zaafrania, des établissements pré-scolaire et secondaire à El Moukaouma et 1 646 logements à Sidi Achour.
La journée étant longue, le cortège s’est ébranlé, après une courte pause-déjeuner, vers le pôle universitaire d’El Bouni où le chef de l’Etat a inauguré les réalisations de la 1re tranche (8 000 places pédagogiques, 1 cité universitaire de 3 000 lits et un restaurant de 800 places) avant de poser la première pierre des projets inscrits dans le cadre de la seconde tranche (8 000 places pédagogiques réparties entre la fac de médecine et celle de droit et 1 cité universitaire de 5 000 lits). Dans la foulée, il devait, tour à tour, poser la première pierre d’un ensemble de 2 150 logements sociaux à Boukhadra, saluer la population d’El Bouni, une localité à forte concentration ouvrière, puis gagner Sidi Salem où il a également posé la première pierre d’une station d’épuration et d’un nouveau village touristique avant d’inaugurer 298 logements destinés à l’éradication de l’habitat précaire, un mal dont souffre cruellement la wilaya.
Enfin, pour parachever ce marathon exceptionnel, le président Bouteflika a inauguré un centre technique du câble sous-marin, une unité de production de matériel informatique, dont des ordinateurs, et le nouveau siège de la Protection civile. Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, a sacrifié à l’usage en se livrant aux habituels apartés avec la presse, affirmant que «les GIA ayant perdu, ainsi que le GSPC, peu importe l’appellation que se donnent les groupes terroristes dés lors que leur élimination se poursuit inexorablement». Pour lui, le dispositif prévu pour les législatives est «normal» et il n’y a pas lieu d’ergoter sur les «tenants et les aboutissants» d’El Jazeera. Dans le vaste et impressionnant programme concocté pour cette visite, qui revêt une importance exceptionnelle à différents niveaux de lecture, il apparaît qu’un projet de taille fait défaut : celui du nouveau CHU dont la ville de Annaba a cruellement besoin, et cela depuis plus de vingt ans. Les doléances existent, les projets aussi et les ministères de la Santé publique et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sont régulièrement alertés, mais il semble que les Annabis doivent se contenter, pendant encore quelques années, de l’édifice légué par la puissance coloniale, malgré son extrême exiguïté.
Le programme présidentiel, qui se poursuit, aujourd’hui, avec de nombreuses inaugurations et autres poses de première pierre, à Berrahal, Aïn Berda et El Hadjar notamment, aura un impact indéniable sur les esprits tant la cadence des activités aura été remarquable et l’intérêt des citoyens évident, et cela à la veille du déroulement d’un scrutin qui aura des répercussions indéniables sur l’avenir, proche et lointain, du pays.   

La tribune > 16/05/07 >  A. Chabane

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