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"«l’Algérie est classée parmi les pays qui utilisent le plus de pesticides»"

Publié le 17/12/2019
"Le blog de algerie-infos"18 Décembre 2018 Publié par Saoudi Abdelaziz«l’Algérie est classée parmi les pays qui utilisent le plus de pesticides»"L’empoisonnement par les pesticides ne peut paraitre dans l’immédiat, ces poisons s’accumulent dans le corps humain des années durant et ne se manifestent qu’après des décennies ! Environ 50.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Algérie, celui du colo-rectum ayant connu une évolution ‘‘explosive’’, en raison de l’alimentation malsaine affirment les spécialistes" 3 millions de personnes sont intoxiqués au pesticides chaque année. Selon l’OMS entre 20.000 et 200.000 décès sont dus aux pesticides chaque année, surtout dans les pays en développement où environ un tiers des pesticides utilisés ne sont pas aux normes de qualité internationales.Algérie : utilisation des pesticides, un meilleur contrôle s’impose. Par Aïssa Manseur. Expert consultant en agriculture 17 décembre 2018 L’utilisation des pesticides et autres produits chimiques dans l’agriculture est incontournable. Les cultures peuvent faire l’objet d’attaque de maladies et la terre cultivée elle-même peut être infestée par les plantes adventices ou mauvaises herbes d’où la nécessité de faire face pour protéger les cultures et par conséquent la production. Le Code de conduite international sur la gestion des pesticides adopté par les Etats membres de la FAO dont l’Algérie, stipule la possibilité d’interdire l’importation, la distribution, la vente et l’achat de pesticides très dangereux si les mesures de réduction des risques s’avèrent insuffisants pour garantir une manipulation du produit qui n’engendre aucun risque inacceptable pour l’homme et pour l’environnement. Partant de ce principe Il est donc impératif d’instaurer un débat sur l’utilisation des produits phytosanitaires en Algérie, il ne faut pas se leurrer nos produits agricoles ne sont pas bio, bien au contraire on enregistre une utilisation quasi anarchique de ces produits par nos agriculteurs, ceci ne peut qu’engendrer des effets néfastes et sur les produits eux-mêmes et sur la santé publique. Il est à rappeler, qu’avant leur mise sur le marché national, les produits phytosanitaires (pesticides) sont soumis à une homologation délivrée par le ministère de l’Agriculture. La demande d’homologation comprend, entre autres, un certificat attestant que le produit concerné est homologué dans le pays d’origine avec une fiche descriptive de la matière active et mentionnant les caractéristiques physico-chimiques de la matière active et du produit. Avant leur mise sur le marché, les produits sont expérimentés sur terrain pour une période de deux ans. Le problème ne réside pas donc dans les produits utilisés, mais dans l’utilisation de ces produits par le non respect des doses préconisées ainsi que les périodes d’utilisation, l’agriculteur par ignorance peut penser qu’en traitant plus, il protège mieux sa culture ! Toutefois on ne peut pas écarter la possibilité d’existence sur le marché de produits contrefaits ou fabriqués frauduleusement et qui peuvent être écoulés en proposant des prix qui défient toute concurrence. Un inspecteur de l’inspection phytosanitaire d’une wilaya de l’est du pays a affirmé a la chaine 1 de la radio nationale en 2016 que l’Algérie est classée parmi les pays qui utilisent le plus de pesticides en consommant 6000 à 10 000 flacons de divers produits annuellement. Il est important de signaler que tous ces produits sont utilisés sans aucun contrôle sur le terrain, l’agriculteur acquiert les produits auprès des ‘’grainetier ‘’ qui est en même temps son conseiller qui peut lui proposer de nouveaux produits! En ignorant les conséquences fâcheuses que peuvent engendrer ces produits sur sa santé et celle de sa culture, l’agriculteur ignore complètement les précautions d’usage inscrites sur l’étiquetage des produits concernant la dose et de période d’utilisation ainsi que le port d’habit spécial pour certains produits Un autre aspect technique à ne pas sous-estimer, c’est l’utilisation de matériels et d’équipements adéquats pour la pulvérisation des pesticides. Ces derniers, s’ils ne sont pas bien réglés et bien étalonnés, peuvent fausser amplement la donne. Dans plusieurs pays développés, ces derniers subissent un contrôle technique annuellement et peuvent être reformés en cas de défaillance. Personne ne peut ignorer les conséquences de ces produits sur la santé humaine s’ils sont utilisés abusivement et sans contrôle. Pour essayer de rassurer que les pesticides sont utilisés correctement et sans risque pour les consommateurs, un responsable du ministère de l’Agriculture a affirmé qu’ aucun cas d’empoisonnement causé par des pesticides n’a été enregistré jusqu’à maintenant. Je dirais à ce responsable que l’empoisonnement par les pesticides ne peut paraitre dans l’immédiat, ces poisons s’accumulent dans le corps humain des années durant et ne se manifestent qu’après des décennies ! Environ 50.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Algérie, celui du colo-rectum ayant connu une évolution ‘‘explosive’’, en raison de l’alimentation malsaine affirment les spécialistes L’Etat doit prendre au sérieux la commercialisation et l’utilisation des pesticides et autres produits chimiques à usage agricole, et cela ne peut se faire qu’en mobilisant tous les intervenants. Il est nécessaire, en premier lieu, de sensibiliser les agriculteurs sur le danger de ces produits si on ne les utilise pas selon les normes requises, comme il est également impératif de contrôler la commercialisation de ces produits en agréant les spécialistes du secteur pour s’occuper du diagnostic des maladies, de la vente des produits et du traitement des cultures, cela peut se réaliser en encourageant les ingénieurs agronomes spécialisés en protection de végétaux et en phytopharmacie de créer des entreprises ou des coopératives de prestation de service. On oublie souvent que l’agriculture est une science et qu’on doit la considérer en tant que telle". Source : Maghreb Emergent
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Les Commentaires

"50.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Algérie"

Je dirais à ce responsable que l’empoisonnement par les pesticides ne peut paraître dans l’immédiat, ces poisons s’accumulent dans le corps humain des années durant et ne se manifestent qu’après des décennies ! Environ 50.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Algérie, celui du colo-rectum ayant connu une évolution ‘‘explosive’’, en raison de l’alimentation malsaine affirment les spécialistes".
"Comment éviter les pesticides?"

1)Laver ou peler les fruits et légumes. Pour se débarrasser des pesticides contenus dans les fruits et légumes conventionnels, il est recommandé de laver ou peler les végétaux. ...
2)L'agriculture biologique, une valeur sÛre. ...
3) Des conseils pour consommer bio, local et de saison... ...
4) Où s'approvisionner en produits biologiques?.
"Les 10 fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides"

10. Les pommes de terre

La pomme de terre figure parmi les légumes les plus traités par les pesticides et les fongicides anti-germinatifs.


9. Les poivrons

Les poivrons, qui sont une cible appréciée des insectes, font l’objet d’un traitement intensif: les deux tiers des poivrons contiendraient des résidus de pesticides.


8. Les tomates

Les tomates, et notamment celles importées d’Espagne, contiennent des résidus dans la majorité des cas. Parmi les molécules toxiques les plus fréquemment détectées dans les tomates on trouve notamment le Carbendazim, le Chlorothalonil, l'Iprodione ou encore le Procymidone.

7. Le céleri

Les tests menés par l'USDA ont démontré la présence de 60 pesticides différents dans ce légume.


6. Le raisin

En France, une large majorité des raisins sont porteurs de pesticides (environ 80%). L'inconvénient du raisin est qu' on ne peut pas l’éplucher comme d’autres fruits, alors que c’est sur sa peau que s'agglomère la plus grande quantité de pesticides.


5. Les poires

Les pesticides contenues dans les poires ont considérablement augmenté au cours des dernières années, selon les tests effectués par le ministère américain de l'Agriculture. En 2015, plus de la moitié des poires testées avaient des résidus de 5 pesticides ou plus, contre seulement 3% en 2010. Les nouveaux pesticides détectés sur les poires comprennent des fongicides, utilisés pour lutter contre les champignons et les moisissures, ainsi que les insecticides.


4. Les pommes

La pomme est un fruit fortement attaquée par les vers et les insectes. La pomme est l'un des fruits les plus traitée en France. Près des 3 quarts des échantillons de pommes testés étaient porteurs de résidus de pesticides.


3. Les pêches et les nectarines

A l'instar des pommes, les pêches et les nectarines sont soumises aux mêmes traitements aux pesticides. Dans une menée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments, ces fruits figurent parmi ceux qui sont les plus exposés aux pesticides. Sur l'ensemble des échantillons testés, 73 % des fruits étudiés dépassaient les limites autorisées par les normes européennes.

2. Les épinards

Bien qu'ils soient riches en nutriments, les épinards contiennent de nombreux résidus de pesticides. Les tests ont détecté une présence de près de 7 pesticides sur chaque échantillon cultivé en 2015 avec un maximum de 16 pesticides différents sur un seul échantillon. 75 %m des échantillons contiennent des résidus de perméthrine, un insecticide neurotoxique.


1. Les fraises

Les fraises testées par les scientifiques du ministère de l'Agriculture des États-Unis contiennent en moyenne 7,7 pesticides différents par échantillon. Les tests de l'USDA ont révélé que les fraises étaient les fruits les plus susceptibles d'être contaminés par des résidus de pesticides, même après leur cueillette, rincés et lavés avant consommation.
"La source d'analyse"

Chaque année, l'Environmental Working Group (EWG), un think-tank basé aux Etats-Unis, classe les fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides. Voici le triste palmarès de l'année 2017. En plus de ce classement, nous résumons dans cet article les études menées par l'EWG, l'UFSA et l'Autorité européenne de sécurité sanitaire. Leurs conclusions sont unanimes: on trouve des résidus de pesticides partout!
"Jardinage au naturel• 10 gestes pour cultiver son potager sans pesticides"

Au royaume des pesticides, la pollution est de mise : par le biais de l’air, du sol, de l’eau de pluie... Heureusement, jardiner bio, c’est possible ! N’en déplaise aux fabricants de pesticides, la majorité des maladies et ravages au jardin est davantage liée à de mauvaises pratiques qu’à une absence de produits phytosanitaires. Voici un petit tour d’horizon pour prendre soin de votre potager sans polluer.

SOMMAIRE
1. Pratiquer la rotation des cultures›
2. Utiliser 1 parcelle pour 2 cultures›
3. Associer les bonnes plantes›
4. Ne pas laisser place aux maladies›
5. Arroser comme il faut›
6. Désherber pour éviter la prolifération›
7. Penser au paillage›
8. Attirer les insectes auxiliaires›
9. Protéger les jeunes plants›
10. Semer hors période de ponte›

Pratiquer la rotation des cultures

Faites tourner les cultures sur plusieurs années pour éviter l’épuisement des sols ainsi que la prolifération des maladies. Par ce geste préventif vous éviterez leur réapparition d’une année sur l’autre sur la même parcelle.



Utiliser 1 parcelle pour 2 cultures

Jardiner bio, c’est aussi varier les cultures au sein d’un même plant. Par exemple : des légumes-feuilles comme la salade ou l’épinard à côté de légumes-racines comme la carotte ou le navet. Ils occuperont chacun une couche différente du sol, la même parcelle couvrant ainsi facilement les besoins nutritionnels des deux cultures.



Associer les bonnes plantes

Si vous mariez plusieurs espèces de plantes, les ravageurs s’y retrouveront plus difficilement. De plus, certaines plantes interagissent bien ensemble. On parle de « plantes compagnes ». L’alternance de rangs de choux et d’asperges permet d’endiguer les parasites très spécifiques du chou. Cultiver côte à côte carottes et poireaux éloigne la mouche de la carotte et parallèlement la teigne du poireau. L’œillet d’Inde permet d’éviter que les tomates ne soient envahies de nématodes, et les poivrons de mouches blanches. D’une manière générale, l’oignon, la ciboulette et l’ail agissent en répulsifs contre de nombreux parasites.



Ne pas laisser place aux maladies

Lorsque vous repérez des végétaux malades, coupez rapidement les feuilles et tiges touchées et jetez-les à la poubelle (jamais dans le compost pour éviter toute contagion). Ne les laissez au sol en aucun cas, même si elles sont tombées d’elles-mêmes.



Arroser comme il faut

N’oubliez pas également que, mal effectué, l’arrosage peut aussi entraîner un certain nombre de maladies, principalement quand il intervient sur les feuillages en fin de journée après une forte chaleur ou bien directement sur les fleurs.



Désherber pour éviter la prolifération

Désherbez régulièrement pour éviter que les herbes ne servent de refuge aux parasites et n’entraînent une humidité propice au développement de la pourriture (botrytis) des jeunes plants. Les herbicides sont à bannir bien sûr ! Même chose pour les remèdes à base de produits ménagers (savon noir, gros sel, eau de javel) qui peuvent rester longtemps actifs dans le sol. Pour des petites surfaces, utilisez de l’eau bouillante, un couteau à désherber ou un scarificateur. Pour les grandes surfaces, vous pouvez recourir à un désherbeur thermique.



Penser au paillage

Paillez quand les plants ont 15 à 20 cm de haut ; le paillis ne se met pas avant pour ne pas entraver la levée des graines et les jeunes pousses. Si vous ne paillez pas, binez les sols pour faire sortir les parasites en surface afin qu’ils se fassent dévorer par les oiseaux.



Attirer les insectes auxiliaires

Favorisez la présence des insectes auxiliaires (par exemple coccinelles et chrysopes, qui se régalent de pucerons) en leur offrant des gîtes aux quatre coins du potager.



Protéger les jeunes plants

Assurez la protection des jeunes plants avec des filets à mailles très fines (vendus en jardinerie) qui empêchent les mouches et autres ravageurs volants de venir pondre dans les plantes potagères. Placez sous des châssis ou sous des cloches en verre ou en plastique les jeunes plants dont les limaces sont friandes en début de printemps.



Semer hors période de ponte

Lorsque les légumes le permettent, semez tôt au printemps ou tard en début d’été de façon à éviter la pleine période de ponte des insectes ravageurs.
Rabah Rabhi
"Pour avoir un potager et le cultiver soit même"

Demander à la mairie de vous prêtez un potager gratuitement.
Ensuite: il faut avoir la volonté et le courage, d'acheter un peu d'outillage à commencer par une bêche, un râteau, une brouette et un arrosoir être pas loin d'un point d'eau rivière, source...voilà pour un début ensuite apprendre à cultiver tout doucement en passant quelques heures par semaines en initier, Introduire à une connaissance ; être le premier à instruire, à mettre au fait sa famille, ses enfants et ses petits enfants a apprendre de cultiver et de voir pousser les légumes et petits a petit votre savoir s'agrandi pour apprendre a manger sainement ainsi d'éviter d'avoir le cancer et de finir sa vie dans un hôpital!.
"se méfier des bananes et leurs provenances"

En Guadeloupe, les ouvriers de la banane malades d’un pesticide dévastateur et oubliés de l’État français.


Pendant plus de deux décennies, le chlordécone, un insecticide ravageur, a contaminé la quasi totalité de la population antillaise. Malgré son interdiction définitive il y a 25 ans, ce puissant perturbateur endocrinien utilisé dans les bananeraies ne disparaîtra pas des sols de Guadeloupe et de Martinique avant plusieurs siècles. Les premiers touchés sont les ouvriers agricoles. Ils sont pourtant les grands laissés pour compte de ce scandale sanitaire. Certains ont décidé de lever le voile sur leurs conditions de travail. Ils veulent que leurs problèmes de santé, dont de nombreux cancers de la prostate et leucémies, liés aux différents pesticides employés et à la pénibilité du métier, soient enfin reconnus comme maladie professionnelle. Reportage en Guadeloupe.


Il est 15 heures à Capesterre-Belle-Eau, « capitale » de la banane en Guadeloupe. Ce lundi de Pentecôte, une vingtaine d’ouvriers ont pris place sur les bancs du petit local de la CGT Guadeloupe (CGTG), près du stade. Ils sont venus témoigner de la pénibilité de leur travail, et parler du chlordécone, un insecticide extrêmement toxique utilisé jusque dans les années 1990 dans les plantations antillaises. Mais les visages restent fermés et les mots ne sortent pas. « Camarades, lâchez-vous ! Il y a un journaliste parmi nous ! », lâche en créole Jean-Marie Nomertin, le secrétaire général de la CGTG, syndicat majoritaire dans le secteur de la banane.

Quelques minutes plus tôt, une femme avait rompu le silence. Elle s’était avancée, le regard fixe et déterminé, pour raconter son histoire. Le récit d’une vie d’ouvrière de la banane : 32 ans au service de la plus grosse plantation de l’île, la SA Bois Debout, dirigée aujourd’hui par Guillaume Block de Friberg, l’héritier des Dormoy, grande famille de propriétaires, installée en Guadeloupe depuis 1870. Pendant 20 ans, Marie-Anne Georges a épandu à la main, « sans masque, avec juste un gant et un seau », plusieurs types d’insecticides extrêmement toxiques, dont le Képone et le Kurlone, les deux formules du chlordécone utilisées aux Antilles. Jusqu’à ce qu’elle tombe malade, d’un cancer du sang.



La « banane française », qui vient de Martinique et de Guadeloupe, est cette année fournisseur officiel du Tour de France. « Je suis fier d’accueillir sur le Tour un partenaire aussi soucieux des valeurs familiales et des bonnes pratiques agricoles », se réjouissait il y a deux mois Christian Prudhomme, le directeur du Tour. Des paroles qui ont dû en surprendre plus d’un dans les plantations antillaises. Car encore aujourd’hui, les travailleurs de la banane française font les frais, par leur santé, de pratiques agricoles toxiques qui ont perduré aux Antilles alors même qu’elles étaient interdites en métropole.




Un produit si toxique qu’il est interdit en métropole, mais pas aux Antilles

Bonnes pratiques agricoles ? Pendant plus de 20 ans, de 1972 à 1993, les planteurs de Guadeloupe et de Martinique ont utilisé un insecticide hyper-puissant afin d’éliminer les charançons qui ravageaient les pieds des bananiers [1]. Le chlordécone a été interdit aux États-Unis en 1976, suite à l’intoxication des ouvriers de l’usine qui fabriquait la molécule. Largement utilisée aux Antilles françaises, ce pesticide a finalement été interdit en 1990 en métropole, mais il a pu être utilisé jusqu’en 1993 en Guadeloupe et en Martinique [2]. Un traitement « spécial » rendu possible par le lobbying des grands planteurs et l’inconséquence de l’État français. Cela au mépris de la santé de la population [3].

Le problème de ce perturbateur endocrinien neurotoxique, reprotoxique et classé potentiellement cancérogène dès 1979 par le Centre international de recherche contre le cancer, c’est qu’il reste actif plusieurs siècles une fois qu’il a été introduit dans la terre. Et il contamine tout sur son passage : eau douce, eau de mer, légumes et organismes vivants. Selon l’agence nationale de santé publique (Santé publique France), 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais seraient aujourd’hui contaminés au chlordécone [4].

Conférence sur la santé le 20 mai 2018, à Sainte-Anne.



Au cœur de ce scandale sanitaire, les travailleurs de la banane sont les plus exposés aux conséquences terribles du pesticide. Aujourd’hui encore, ils sont quasiment tous en contact — de manière directe ou indirecte — avec la terre empoisonnée. Dans les plantations, les cas de cancers de la prostate et de leucémies sont nombreux. Or, le lien entre exposition aux pesticides organochlorés (dont le chlordécone fait partie) et ces cancers est maintenant établi [5]. « Toutes les parcelles ont été contrôlées et sont touchées. On charrie la terre, on laboure la terre et ça se déplace en poussière, détaille Albert Cocoyer, secrétaire général de la section banane de la CGT Guadeloupe. Ceux qui travaillent dans les champs mangent sur les parcelles. Et ensuite, ils emmènent cette terre chez eux. »

Les patrons du secteur communiquent sur une filière verte, mais refusent de nous répondre

Interrogé par Basta ! sur l’évolution des pratiques agricoles et sur les conditions de travail au sein de son « habitation » — un terme qui désignait les plantations de cannes à sucre au temps de l’esclavage et qui est aujourd’hui utilisé par les ouvriers de la banane — le directeur général de la SA Bois Debout n’a pas souhaité nous répondre. Même refus de la part du président du groupement des producteurs de Guadeloupe, Francis Lignières. Impossible également de visiter une plantation ou de rencontrer des ouvriers sur leur lieu de travail. De quoi les planteurs ont-ils donc peur ?




Depuis quelques années, l’Union des producteurs de Martinique et de Guadeloupe (UGPBAN) axe sa communication sur la propreté de la banane antillaise. Ses dirigeants affirment avoir réduit de 75 % l’emploi d’insecticides et d’herbicides en une décennie. « La banane de Guadeloupe et de Martinique est la plus verte au monde », affirment-ils dans leur dossier de presse. Ils se félicitent même du retour des colibris, des chauve-souris et des abeilles dans les plantations, symboles d’une « filière durable ». La pratique de la jachère et de la rotation des cultures (alternance banane-canne) a permis de faire quasiment disparaitre les charançons des bananeraies. Et de se passer d’insecticides. Voilà pour le volet vert.

L’UGPBAN est moins loquace lorsqu’il s’agit d’évoquer les conditions de travail des ouvriers agricoles. Et pour cause : les plantations antillaises sont un véritable nid de maladies professionnelles non reconnues, d’accidents du travail, d’arrêts maladie non payés et d’interminables conflits sociaux. Seule société de la filière guadeloupéenne à avoir mis en place un comité d’entreprise et un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), la SA Bois Debout présente pourtant un pâle bilan social. L’an dernier, elle a été condamnée par les Prud’hommes à payer, entre autres, des heures supplémentaires non prises en compte ainsi que les 13ème mois de plus de 60 de ses salariés. En 2015, l’ancien patron, Louis Dormoy, avait écopé d’un an de prison avec sursis pour homicide involontaire. L’un de ses salariés avait trouvé la mort lors d’une opération d’élagage effectuée sans dispositif de sécurité.




De plus en plus d’Haïtiens travaillent dans les plantations : « Ils meurent aussi de cancers »

Ces conditions de travail, Roméo Donineaux, 40 ans, et Elin Jaffard, 52 ans, en ont assez de les subir. Ils ne cachent pas leur colère. Travailler dans la banane est pénible et dangereux, et pas seulement à cause des pesticides. Il y a quatre ans, Roméo, père de cinq enfants, a failli perdre sa cheville lorsqu’une palette lui est tombée sur le pied. Elin a été intoxiqué au Temik, un redoutable insecticide qui tue tout sur son passage. Un poison utilisé dans les plantations jusque dans les années 2000 en remplacement du chlordécone…



Cancers, accidents mortels, eczéma, hypersensibilité chimique multiple, hernies discales… Les risques auxquels les ouvriers sont exposés, parfois sans protection, ne font pas rêver les jeunes Guadeloupéens. Même plombés par un taux de chômage de 47 %, ils préfèrent chercher du travail ailleurs. D’où le recours à une importante main d’œuvre étrangère dans les plantations de bananes, majoritairement haïtienne. Des employés au profil idéal aux yeux de certains patrons, car peu syndiqués, durs à la tâche et moins regardants sur la fiche de paie. Mais tout aussi exposés aux risques, notamment au chlordécone. « Ils meurent eux aussi de cancers. Et quand ils rentrent chez eux en Haïti, ils se retrouvent privés d’une part de leur pension de retraite et privés de soins », déplore Jean-Marie Nomertin, le secrétaire général de la CGTG.



Les planteurs ont livré une véritable guerre chimique contre le charançon qui s’attaque au bulbe du bananier.

Haïtiens ou Français, les ouvriers de la banane sont pris dans un paradoxe : ils ont beau voir leurs collègues, amis ou parents mourir du cancer, la poudre blanche du chlordécone, devenue invisible avec les années, reste très abstraite comparée aux 150 régimes de bananes de 60 kg chacun qu’ils doivent porter sur leur épaules chaque jour sur des kilomètres. Dans l’esprit des ouvriers, travailler sur une terre contaminée « n’est pas plus dangereux que de devenir infirme en transportant ces charges-là », soupire Albert Cocoyer. Le cancer de la prostate est pourtant bien le grand fléau des îles productrices de bananes d’exportation. Dans son dernier ouvrage, le toxicologue André Cicolella confirme qu’il y a aux Antilles trois fois plus de décès dus à ce type de cancer qu’en métropole [6].


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« L’État a choisi de laisser crever les ouvriers agricoles »

Sur les hauteurs de Capesterre, où beaucoup d’ouvriers agricoles ont passé leur vie, Constant Jaffard regarde avec son fils le match amical France-Irlande. Cédric, 37 ans, dernier de la famille, est aujourd’hui au chômage. Mais pour rien au monde il n’irait travailler dans la banane. « Beaucoup sont morts du cancer de la prostate. Quand quelqu’un tombe malade, tu sais qu’ils ont travaillé toute leur vie là-dedans », dit-il. Constant, le père, ose quelques mots de français avant de poursuivre en créole : « J’ai commencé à 18 ans. J’ai tout fait : nettoyer les parcelles, arracher les plants, emballer les bananes une fois lavées… Il y avait beaucoup de produits dans l’eau, dans l’emballage. Je passais le désherbant et le chlordécone ». Sans protection adaptée et sans connaissance du danger. « Ils ont passé toute leur vie sans porter de masque ! » s’insurge Cédric, son fils. « Tous les patrons de la banane devraient être en prison ! Mais les ravets [cafards, ndlr] n’ont pas raison devant les poules : quand tu es plus fort, tu resteras toujours plus fort. » Constant a découvert son cancer de la prostate quelques années avant la retraite. Aujourd’hui âgé de 73 ans, il veut être indemnisé pour sa maladie. Mais il lui faudra encore patienter. Ce cancer n’est toujours pas reconnu comme maladie professionnelle dans le régime agricole.



Constant Jaffard, atteint d’un cancer de la prostate, comme beaucoup d’autres ouvriers des plantations.

Faire reconnaître son cancer comme maladie professionnelle est aujourd’hui très improbable. Et quand certains y parviennent, cela ne suffit pas pour bénéficier d’une prise en charge complète. Marie-Anne Georges, salariée de Bois Debout, atteinte d’une hémopathie maligne (cancer du sang), en a fait l’amère expérience. En arrêt maladie depuis un an et demi, elle touche seulement 450 euros de l’Assurance maladie. Il lui manque un certificat médical initial qu’aurait dû établir un des médecins consultés à l’hôpital. « L’État a choisi de laisser crever les ouvriers agricoles, fulmine Philippe Verdol, président de l’association EnVie-Santé et maître de conférence en économie à l’université des Antilles. Beaucoup sont morts non indemnisés. La stratégie de l’État a été d’attendre le plus longtemps possible. » [7].

Mais les responsables de la CGTG n’ont pas abdiqué. Avec leurs camardes martiniquais, ils veulent faire pression sur le préfet et sur l’agence régionale de santé afin d’obtenir la gratuité des soins pour les ouvriers malades. Dernièrement, ils se sont rapprochés de Jean-Michel Macni, médecin basé en Martinique, l’un des rares à accepter d’accompagner les salariés victimes du chlordécone. Jean-Michel Macni veut réaliser des tests sur une centaine d’ouvriers agricoles afin d’évaluer la présence de chlordécone et d’autres pesticides comme le glyphosate dans leur sang. Objectif : établir les facteurs de risque et faire reconnaître les maladies de ces salariés comme des maladies professionnelles. Encore faudrait-il que le préfet accepte de débloquer la somme de 1,5 million d’euros nécessaire à l’achat de trois appareils destinés à mesurer le taux de pesticides sanguin. C’est pourtant bien peu comparé au puits sans fond que représentent les conséquences sanitaires du chlordécone, qui détruit encore la santé des travailleurs antillais un quart de siècle après son interdiction.

Samy Archimède
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