Annaba. Mésaventure de 2 investisseurs étrangers

Aéroport international de Annaba - Depuis leur décollage de l’aérodrome d’Oran ce 6 juin et leur atterrissage sur celui de Rabah Bitat d’ Annaba, deux hommes d’affaires tunisien et mauritanien qui avaient pris place à bord du biplace C/172, un avion privé à destination de Tunis, sont bien embarrassés.

Ils avaient été tout heureux de s’être déplacés à Oran. Ils devaient y négocier un important contrat de partenariat avec leurs homologues algériens pour plusieurs centaines de millions d’euros. Le projet mis sous le sceau de la confidentialité est appelé à être réalisé dans une région de l’Oranie. Il est porteur de plusieurs centaines de postes de travail. Mais c’était compter sans la médiocrité chronique appliquée dans la gestion de nos entreprises. Depuis leur arrivée à Annaba il y a 5 jours aujourd’hui, ces deux hommes d’affaires n’ont toujours pas trouvé de kérosène « Avgas » à mettre dans le réservoir de leur biplace. Depuis 4 jours, ils n’ont pas pu rejoindre leurs bureaux à Tunis, ramener les documents et les chèques indispensables pour la signature du contrat de partenariat. Ils sont toujours à Annaba. « Il n’y a pas de kérosène », leur avaient signifié des agents de Naftal. Ils n’en croyaient pas leurs oreilles, eux qui avaient choisi l’aérodrome international d’Annaba et aérodrome de dégagement. « Avgas » n’est plus servi depuis des années par Naftal leur ont confirmé les quelques techniciens de piste. Ils ont cru qu’il s’agissait d’une plaisanterie, surtout après avoir lu et entendu que les plus hauts responsables algériens appelaient et appellent toujours les hommes d’affaires étrangers à investir en Algérie. Les deux opérateurs ont été contraints de choisir entre partir en voiture et reprendre le « Avgas » à Constantine, ce qui est une autre difficulté. Ou rentrer à Tabarka en Tunisie. A ce niveau, leur demande de jerricans pleins de kérosène à transporter jusqu’à Annaba paraîtrait très suspecte aux yeux des autorités tunisiennes. Un aéroport algérien international et de dégagement de surcroît comme celui d’ Annaba qui n’a pas de kérosène pour les biplaces, c’est un scandale ! Surtout dans un pays qui prétend être prêt à ouvrir grandes les portes aux investisseurs étrangers. A l’heure où nous mettons sous presse, le tunisien et le mauritanien n’ont toujours pas donné signe de vie. Ils sont partis hier matin.On les a entendus jurer qu’ils ne remettraient plus les pieds en Algérie où, faute de kérosène, les biplaces sont interdits de vol. Du côté des autorités aéroportuaires dont l’EGSA, on s’est refusé à toute déclaration.

El Watan > 10/06/09 > A. Djabali