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Faux-semblant de solution

Publié le 10/09/2021
Faux-semblant de solution!.
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Faux-semblant de solution

par Abdelkrim Zerzouri


Rien ne semble arrêter la spirale vertigineuse de la hausse générale des prix, qui n'épargne que quelques produits subventionnés. C'est la préoccupation majeure des algériens à la veille de cette rentrée sociale, où les prix à la consommation, alimentaires et autres, comme pour défier les autorités et renforcer la pression sur les ménages, ont carrément pris une courbe exponentielle. Certainement que ce phénomène à ses explications. Des explications pas forcément liées aux seuls agissements des spéculateurs et des monopolisateurs. Cela pourrait se comprendre en temps de déséquilibre entre la demande et l'offre, dans des occasions particulières durant l'année, mais pas quand les prix s'affolent sans aucune raison apparente. A la fin du mois d'août et le début du mois de septembre, rien ne pouvait prévenir la hausse des prix à laquelle se trouve confronté le citoyen. La demande est à son plus bas niveau et l'offre est abondante, mais les prix ont fortement augmenté dans les marchés des fruits et légumes, pour l'exemple. Les commerçants, eux-mêmes, sont désabusés par cette situation, avouant qu'il y a une mévente terrible qui touche toutes les marchandises, mais les prix tiennent encore tête, et ne s'arrêtent pas de grimper toujours plus haut. C'est le fruit de l'inflation galopante. Quand s'arrêtera-t-on, alors, de coller à tout bout de champ les causes de cette hausse des prix aux spéculateurs et aux monopolisateurs ? Sans diagnostic sérieux, le mal persistera et ira en s'aggravant. Et, ces « fusibles » qu'on chercherait à faire sauter ne contribueraient d'aucune manière à une accalmie des prix dans les marchés. La récente réunion, regroupant le Secrétaire général (SG) de l'Union général des commerçants et artisans algériens (UGCAA), M. Benchahra et le SG de l'Union général des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, visant à palier à cette inquiétante hausse des prix, risquerait de n'être qu'un coup d'épée dans l'eau. La mise en place dans le futur d'une stratégie et d'un plan d'action commun pour assurer «la coordination, la coopération et la concertation entre les paysans et les commerçants afin de maintenir la stabilité des prix des produits dits de large consommation», avec la nécessaire «implication des partenaires et des professionnels, en coordination avec le gouvernement, pour pouvoir contrecarrer toute forme de spéculation, tel que mentionné par le communiqué sanctionnant cette réunion, pourrait-elle vraiment casser les prix ? Et puis, dans cet ordre logique, comment réduire les prix dans les services et hors du secteur de l'agriculture, comme les pièces de rechanges auto, par exemple ? L'accès direct des paysans aux marchés de gros, pour vendre directement aux commerçants détaillants, pourrait éliminer une marge naguère récolté par les intermédiaires, mais cela ne règlerait pas le problème de l'inflation, qui a ses causes profondes enracinées dans le mal économique et la perte de la valeur du dinar. Même la hausse des salaires, qui pourrait, sans contrepartie productive, avoir des effets dopant pour l'inflation, ne règlerait pas le problème de la hausse des prix, qui influe directement sur le pouvoir d'achat du citoyen.

Faux-semblant de solution, comme celle qui appelle au boycott d'un produit, dont le prix a pris les airs, pour le faire redescendre à un niveau acceptable pour les ménages. En vérité, seule une économie forte, qui équivaudrait à un dinar fort, pourrait remédier à la hausse des prix et à la chute du pouvoir d'achat.

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