« Passeur » d'Oued Bagrat - 26 millions le ticket

Le phénomène de l’immigration clandestine à partir du littoral Annabi qui, au fil des jours et  surtout depuis le début de l’été où les conditions de navigation sont généralement favorables, a  atteint de proportions dramatiques, fait, aujourd’hui, le bonheur de certains marins pêcheurs qui se sont spécialisés carrément dans ce domaine, en devenant des “passeurs”. C’est le cas d’un  propriétaire d’un hors-bord d’environ douze places, doté d’un puissant moteur de 170 chevaux  qui, depuis un certain temps, assure la navette Oued-Bagrat (Annaba) - île de la Sardaigne  (Italie), signalent des harraga ayant déjà fait le voyage en compagnie de ce “capitaine” puis arrêtés sur le sol français et extradés. Le profit d’un voyage, dont la durée aller-retour se situe entre 13 et 14 heures, est beaucoup plus intéressant sur le plan financier pour ce passeur. Il est l’équivalent de plus d’un mois de bonnes prises, estime-t-on. Le prix du “ticket” que doit verser chaque migrant clandestin, qui varie fréquemment selon la demande, dépasse généralement les 26 millions de centimes, affirme-t-on, surtout lorsqu’on sait qu’aujourd’hui les nouvelles routes de la “harga”, à savoir Annaba-île de la Sardaigne, attirent de nombreux jeunes désespérés des autres régions du pays. Aujourd’hui, ce passeur n’assure plus de transfert pour les jeunes natifs de Annaba. Il travail, précise-t-on, en collaboration avec un réseau dit d’Alger. Ce dernier garantit à ce marinier au moins une navette par semaine, composée pratiquement de jeunes d’El-Harrach.

L'est républicain > 01/08/07 > B. Salah-eddine