Annaba. Le pillage de sable se poursuit à El Chatt

La commune d’El Chatt risque d’être, un jour, complètement engloutie par les eaux de mer, car les plages du littoral qui étaient un rempart entre la mer et ce village situé sous le niveau des eaux, commencent à se réduire dangereusement sous les coups de boutoir du pillage à grande échelle du sable destiné aux chantiers du bâtiment, malgré son interdiction.
Des photos prises sur les sites concernés montrent, en effet, d’énormes cavités faites par les pilleurs, provoquant des lagunes à l’intérieur des terres, où le sable a complètement disparu faisant avancer la mer vers les agglomérations.
Comme l’a déclaré le président de l’Anpep, il y a quelque temps, ce sable est pillé en si grandes quantités qu’il pourrait approvisionner les dépôts des wilayas du centre du pays. Ce trafic de sable, qui avait cessé il y a quelque temps, a repris de plus belle au détriment de l’environnement avec la fermeture, il y a six mois, des sablières d’El Tarf et de Benazouz (Skikda).
Depuis, les entreprises s’approvisionnent à partir des deux dépôts de vente de sable ramené de Biskra et de Tébessa, créés par des particuliers au niveau des communes de Hjar Diss et Boukhadra, mais le rythme d’approvisionnement est plus faible en raison des distances parcourues, et la pénurie a ouvert la porte à toutes sortes de magouilles dont les plages d’El Chatt et de Sidi Salem font les frais.
En effet, pour pallier ce manque et renforcer leurs stocks insuffisants, la majorité des revendeurs de ce matériau n’hésitent pas à s’approvisionner auprès des trafiquants qui extraient chaque nuit des camions pleins de sable des plages, à la faveur de la nuit, quand ce n’est pas en plein jour, jouant au chat et à la souris avec les gendarmes.
D’un autre côté, au niveau de la commune d’El Chatt surtout, les adolescents sont très sollicités pour enlever en plein jour des brouettes pleines de sable sur “commande” de la part des constructeurs d’habitations privées, particulièrement nombreux dans cette commune qui a de tout temps gardé l’aspect d’un immense chantier en construction.
Une pratique très courante dans ce patelin retiré, très éloigné du chef-lieu de la wilaya d’El Tarf dont il fait partie.
Ajoutons qu’à Sidi Salem, la police vient de mettre fin la semaine dernière à une opération d’extraction de sable exécutée par des trafiquants en plein centre de cette agglomération.

Liberté > 04/08/07 > Hafiza M.