Un répit, sinon une pause
par Abdou Benabbou
A la fin des derniers Jeux olympiques, les appréciations ne pouvaient que diverger et le bilan ne devait être que mitigé. Le sport a encore gagné en couleurs et l'espoir d'un monde meilleur n'a pas cessé d'être chanté. Mais les tours de piste des drapeaux sur les épaules endossés à chaque exploit olympique donnaient un reflet particulier à une regrettable unité humaine presque travestie. Le spectacle, les efforts, les prouesses et les discours ont beau tenter de frapper dans les esprits, ils sont démentis par les faits.
Les JO 2024, censés symboliser le summum du bien et de la communion, ont laissé transpirer un individualisme des équipes et des sportifs pour que finalement chaque champion délégué ne souligne que l'hermétisme de son pays. Le futurisme de l'unanimisme voulu du spectacle artistique de la cérémonie de clôture avait du mal à effacer les travers d'une humanité en butte à distinguer le bien du mal. Le paradoxe entre les saines intentions déclarées et la réalité des faits et des événements reste entier pour que l'homme dans sa grandeur ne parvienne pas à extirper le bonheur des innombrables déconvenues.
Ses exploits sont pluriels. Dans les stades et dans les laboratoires des savants pour atteindre souvent les records inattendus jusqu'à démentir l'éloignement des astres et la fatalité des grandes maladies. Mais à l'inverse, il ne peut s'empêcher à se complaire de l'horreur des massacres humains et de la fétidité des cimetières.
Les Jeux olympiques demeurent tout de même une pause sinon un répit quand bien même, comme toutes les autres réunions internationales, ils ne réussissent pas à faire fléchir les arrière-pensées où les égos des Etats occupent une bonne place.
Le cours distordu de la vie d'aujourd'hui ne s'est sûrement ralenti qu'à Paris pour quelques jours. Ailleurs, le spectre des misères et des faims, dans son parcours, est resté entier. D'autres jeux autrement plus terrifiants se sont poursuivis pour qu'un autre olympisme reste figé.
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