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Annaba. Ressources corallifères: L’étude d’évaluation finalisée

Publié le 24/11/2007

L’affranchissement des jeunes trafiquants du corail de l’emprise de la maffia internationale et leur reconversion dans la pêche a largement atténué la prédation de cette matière prisée outre-Méditerranée.

Actuellement, la pêche du corail est toujours interdite. L’étude d’évaluation des ressources corallifères, confiée par le ministère de la pêche et des ressources halieutiques à un bureau d’études français, est finalisée. Elle est actuellement en phase de lecture et d’interprétation. C’est sur la base des conclusions de cette étude que seront arrêtées les nouvelles mesures devant réglementer la réouverture de la pêche. On attend les directives de notre tutelle », ont indiqué Zaïd Amoura et M. Abed, les deux directeurs de la pêche de Annaba et d’El Tarf. C’est cette dernière wilaya qui a longtemps été particulièrement touchée par le phénomène du braconnage des ressources corallifères à l’est du pays et même à l’échelle nationale, phénomène dont l’ampleur aurait sensiblement baissé ces deux dernières années. La vigilance accrue des gardes-côtes et les efforts consentis par les responsables et les animateurs du secteur de la pêche y sont pour beaucoup, c’est ce qu’a laissé entendre M. Abed, lorsqu’il affirme : « L’intensification de la vigilance des gardes-côtes, ajoutée aux opérations de sensibilisation à l’adresse des jeunes marins et plaisanciers pour la reconversion à la pêche professionnelle sont venues à bout de ce phénomène de braconnage du corail ». Cette baisse a été particulièrement ressentie en 2007 à travers le nombre d’infractions enregistrées, liées à la pêche illicite du corail. En effet, plus de 60 infractions ont été dénombrées durant les années 2004 et 2005 ; la direction de la pêche de la wilaya d’El Tarf n’en a enregistré que moins d’une dizaine en 2007. Pour M. Abed, le mérite revient en particulier aux exportateurs des produits de la mer qui, de par leur expérience et réussite dans leur domaine, ne cessent d’inciter les jeunes marins à se défaire des tentacules de la mafia du corail, et à se reconvertir à la pêche professionnelle, un métier sûr, lucratif et moins aventureux. Cette sensibilisation semble porter ses fruits et trouver une oreille attentive. Et pour cause, plus d’une vingtaine de marins pêcheur et plaisanciers qui vivaient de la pêche illicite du corail ont changé de cap. Ils activent aujourd’hui dans la pêche professionnelle et l’exportation des produits de la mer, dont la langouste et la crevette royale. Plusieurs d’entre eux étaient unanimes pour dire : « Nous sommes aujourd’hui soulagés et heureux de travailler en tant que pêcheurs professionnels car, des années durant, nous étions sous l’emprise d’une véritable mafia internationale bien structurée. Celle-ci est basée en Italie et ses relais se trouvent en Algérie, notamment dans la capitale, Annaba, et surtout El Kala ». Et de préciser : « Le corail algérien, que nous pêchions illicitement, atterrit en Sardaigne et à Torré d’El Grec, une ville italienne sur le golfe de Naples. Ce corail est acheminé en contrebande vers la Tunisie à partir des frontières algéro-tunisiennes (Tabarka). Là, des ateliers exploitent le corail brut algérien pour le transformer en semi-fini et l’exporter vers l’Italie. Ce dernier pays l’exporte à son tour vers l’Arabie Saoudite, où il est très prisé pour la confection des chapelets et des colliers, très en vogue chez les Saoudiens ». Selon nos mêmes interlocuteurs, le corail algérien est cédé aux Italiens et Tunisiens au prix de 60 000 à 70 000 DA le kilo, pour être revendu outre-mer quatre fois plus. Les artisans bijoutiers que nous avons contactés ont, de leur côté, tenu à préciser que les Tunisiens achètent à des prix dérisoires notre corail brut, de premier choix et l’un des meilleurs au monde. Ils en tirent énormément profit en l’exportant vers l’Europe ou en l’exploitant dans le tourisme, car très demandé par les touristes étrangers qui affluent annuellement vers leur pays.En contrepartie, toujours selon eux, ils réussissent à duper les touristes et contrebandiers algériens en leur vendant des bijoux sertis de boules de résine de couleur rouge. Par ailleurs, d’anciens pêcheurs professionnels de corail à la plongée d’El Kala déplorent la destruction sauvage des récifs coralliens que recèlent nos fonds marins. « La plupart des braconniers utilisent des techniques de pêche des plus archaïques. Le corail est sauvagement pêché, soit par des plongeurs qui l’arrachent n’importe comment, soit en recourant à la technique la plus sauvage, celle de la pêche à la croix Saint-André. Cette technique, plus que centenaire, consiste à attacher à l’hélice une croix qui rafle sur son passage tous les arbrisseaux de corail, qui sont ainsi détruits et ne peuvent plus se reproduire ».

El Watan > 24/11/07 > N. Benouaret

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