Annaba. 10 «harraga» sauvés par un navire maltais

Dix «harraga» - principalement des enfants du quartier du Ruisseau d’Or, appelé communément «Jabanet lihoud» -cimetière des juifs-, qui ont tenté une aventure pour regagner très probablement la Sardaigne (Italie), ont été assistés et sauvés d’une mort certaine, lundi dernier en fin de journée, par un bateau marchand de Malte dénommé « Tropical Land », a signalé hier, le commandant du groupement des garde-côtes de Annaba. Selon l’officier de la marine nationale, les dix candidats à l’immigration clandestine organisée, ont été aperçus totalement désorientés à bord de deux embarcations, lundi aux environs de dix sept heures, à quelque 70 miles au nord de la ville d’El-Kala (à l’extrême Nord/Est de l’Algérie), par l’équipage dudit bateau, qui a alerté le centre national des opérations de surveillance et de sauvetage (CNOSS). Après avoir saisi les autorités italiennes, le CNOSS, qui a dirigé l’opération de rapatriement des harraga, a dépêché sur les lieux une unité de garde-côtes et une corvette lance-missiles à partir de la station maritime principale de Annaba, sise au port la Grenouillère. Un point de rencontre, plus exactement à 35 miles au nord d’El-Kala, a été décidé entre le CNOSS et le bateau marchand. C’est dans des conditions climatiques très défavorables (brouillard épais) que les dix harraga ont été récupérés par l’unité garde-côtes du GTC de Annaba sains et saufs, précise le commandant du groupement des gade-côtes.L’unité des garde-côté à bord de laquelle se trouvaient les dix harraga, dont l’âge varie entre 24 et 28 ans, a regagné le port maritime de Annaba, hier matin aux environs de neuf heures. Sur les lieux, les mis en cause, qui seront présentés prochainement à la justice, ont subi, selon le même officier, une visite médicale effectuée par un médecin spécialiste de la protection civile, dépêché au port à deux heures du matin. Ainsi, à l’abri durant ces dernière années du phénomène de l’immigration clandestine, les harraga envahissent la façade Est du pays, qui s’étale de Bejaia jusqu’à El-Kala, en passant par Jijel, Skikda et Annaba, soit plus de 500 km de côtes. Pour rappel, trente trois cadavres de « harraga », dont la majorité étaient dans un état de décomposion très avancée, d’ailleurs, beaucoup de ces victimes n’ont pas été identifiées jusqu’à maintenant, ont été repêchés, durant l’année 2006, au large de la façade maritime de l’Est du pays, selon des sources officielles. De même qu’une cinquantaine de voyageurs clandestins, tous de nationalité algérienne, ont été appréhendés, à l’issue de 23 interventions de contrôle effectuées durant cette même période au large de cette même façade maritime, à bord de grands navires étrangers de marchandises.

L'Est Républicain > 17/01/2007 > B. Salah-eddine