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Annaba. Les jeunes de Chétaïbi n’ont de rêve que « El harga »

Publié le 06/07/2008
Chômage, Misère, mal-vivre... : Il est navrant de découvrir qu’après plus de 48 ans d’indépendance, l’un des plus beaux villages du pays, en l’occurrence Chétaïbi, est fui pas les siens. D’abord, dans les années 1980, par les aînés qui ont déjà montré le chemin, et tant pis s’ils ont opté pour le béton des HLM et la pollution industrielle, laquelle a eu raison de beaucoup d’habitants de Annaba.

Maintenant, c’est au tour des jeunes qui n’ont de rêve que El harga, la fuite. D’ailleurs, face à la misère au quotidien, même ceux qui vont à l’université et aux lycées de Annaba et de Berrahal ne voudront plus revenir. Véritable havre de paix, région féerique pour le visiteur, Chétaïbi n’est, cependant, pour ses habitants, qu’une région enclavée et déshéritée où sévit le chômage et le spleen des jeunes, aux yeux desquels l’exode et, surtout, El harga reste la seule issue. « La majorité des jeunes, surtout ceux qui avaient les moyens pour El harga, ont réussi à quitter ce cimetière et rejoindre l’autre rive de la Méditerranée. Ailleurs, bien qu’ils vivent dans la clandestinité et soient installés dans des caves, des wagons abandonnés, etc., ils sont joyeux et ravis, car ils ont de quoi subvenir à leurs besoins. Ici, nous vivons, le moins que l’on puisse dire, une misère noire », se lamentent les jeunes de cette commune. Et d’ajouter : « Aucune entreprise de production digne de ce nom, en mesure d’absorber, un tant soit peu, le chômage qui sévit en maître, n’existe dans la commune.

En plus, ici, il n’a jamais été question, depuis des années, de compter sur le travail de la terre, un autre palliatif qui pourrait suppléer à l’oisiveté ». Etant une région montagneuse, Chétaïbi s’étend sur une superficie de 132 km2, dont 400 ha seulement de surface agricole. Celle-ci sert essentiellement à la culture de la tomate industrielle, notamment dans la localité d’El Azla. Négligeables, les autres parcelles sont inexploitées au demeurant. Donc, le travail de la terre est difficile dans cette région. Pis encore, aujourd’hui, il est même difficile de prétendre au produit de la pêche, l’autre ressource qui caractérise cette localité. Ainsi, finis donc les temps de la « baraka », où aussitôt les embarcations rentrées à bon port, des casiers entiers de poissons sont offerts gratuitement à la population venue partager les offrandes de la grande bleu. Car, expliquent les habitants sur un ton nostalgique, les marins-pêcheurs Takouchis, après avoir pris le large, font prendre à leur marchandise, fraîchement acquise, le chemin de la ville où le profit ne peut être que largement meilleur. Eu regard à cet écheveau où les problèmes sociaux sont inextricablement démêlés, seul un véritable programme spécial de développement au profit de cette commune peut faire sortir cette région de sa torpeur et de son isolement.

El Watan  > 06/07/08 > B. Ahmed Ramy
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