Annaba. Premier symposium international sur la jeunesse

Les ulémas s’impliquent  - Face au phénomène de la harga, du trafic et de la consommation de drogue, de la délinquance, la direction des affaires religieuses de la wilaya de Annaba organise du 11 au 15 juillet 2008, le Premier symposium international sur la jeunesse.
«Assez de désespoir, vis ta vie» est le thème de la série de conférences inscrite au programme. Elles seront animées par des exégèses et ulémas venus de diverses régions d’Algérie, du monde arabe et d’Europe, dont cheïkh Mohamed Mekerkeb, membre de l’Association des ulémas algériens, le docteur Allaâ Eddine Elhamaoui de Damas (Syrie), cheikh Hassen Moussa, membre de l’Union mondiale des ulémas, de l’Union des musulmans d’Europe et imam de la Grande mosquée d’Amsterdam (Hollande), le professeur Fadel Mohamed Fouad Kamel Slimane (Égypte) et le docteur Asmat Dafrour, professeur à l’université d’Adrar (Algérie). La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en début de soirée vendredi dernier. Elle a vu déferler plusieurs centaines de citoyens sur la mosquée d'El Ferdous à la cité Oued Kouba. Il s’agissait pour chacun d’assister à la première importante offensive lancée contre le désespoir des jeunes Algériens. Particulièrement ceux confrontés au chômage, à l’oisiveté et à la mal-vie. C’est sur ces questions et beaucoup d'autres que s’attarderont les animateurs des conférences, tables rondes et débats, en majorité des sociologues, psychologues et autres scientifiques issus de différentes universités du monde arabe et musulman. A travers cette démarche, les organisateurs veulent souligner qu’il est grand temps d’accorder un intéressement particulier à nos jeunes qui n’en finissent pas de digérer leur destin. Ils le soulignent quotidiennement en tentant d’émigrer clandestinement à destination des côtes nord de la Méditerranée. Le symposium d’Annaba serait une des premières actions qui devraient permettre la clarification de certains aspects de la vie des jeunes en Algérie. Il était temps, car aggravée par un chômage qui n’en finit pas malgré les différents programmes d’aide à l’insertion des jeunes, la situation risque d’exploser. La menace trouve ses racines dans la rancœur familiale. Elle s’apparente aussi au mal du béton, à l’échec scolaire, au chômage et à la petite délinquance sur lesquels les divers plans gouvernementaux n’ont toujours pas eu de prise. Une insertion dans le milieu professionnel ratée, une identité nationale devenue floue par l’assimilation physique et sociale avec les précédentes générations ont eu pour conséquence la perte des repères. C’est dire que ce vendredi aux alentours de la mosquée El Ferdous, siège de l’organisation du symposium, les doigts accusateurs de nombreux jeunes étaient pointés vers l'administration de l’État. Malgré les apparences, celle-ci semble reléguer la jeunesse au rang des marginalisés avec pour soupape de sécurité une gestion assistée des programmes d’emploi des jeunes dont ces derniers ont été à la fois bénéficiaires et victimes. «Assez de désespoir, et vis ta vie», un titre chargé de sens. La veille de la cérémonie d’inauguration du symposium, des jeunes, au comble du désespoir, avaient tenté une nouvelle traversée à destination de la mort.

Le soir d'Algérie > 14/07/08 > A. Djabali