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Annaba. Le bassin de la Seybouse cible d’une pollution critique

Publié le 06/08/2008

Le bassin de la Seybouse est confronté à la pollution urbaine, industrielle et agricole. Or, le bassin en question est situé dans la région nord du pays, et s’étend sur une superficie de 6 471 km2 avec une longueur de 240 km ; il couvre 86 communes et 07 wilayas notamment Annaba, El-Taref, Skikda, Constantine, Guelma, Souk Ahras, et Oum El-Bouaghi.

La pollution qui provient des nombreuses usines et zones agricoles a causé, indique un rapport des écologistes, 4,5 millions de m3 de polluants industriels qui, notamment, sont rejetés annuellement dans cette rivière parmi lesquels 3 millions de m3 sont des huiles usagées.

A ce thème, il faut savoir que le bassin de Seybouse comprend 86 unités industrielles parmi lesquelles huit seulement ont leur propre station d’épuration. Il possède aussi des grands périmètres d’irrigation à savoir le périmètre de Guelma-Bouchegouf 12 900 ha et celui de Bouamoussa 4 500 ha.

Deux stations d’épuration sont programmées à Annaba et Oued Zenati respectivement pour 2008 et 2010 celles-ci traiteront ensemble 180 000 m3/jour. Les grandes usines industrielles les plus polluantes se situent au premier rang à savoir Arcelor Mittal et Asmidal qui, notamment sa production en ammoniac, a atteint les 800 000 tonnes dont plus du 1/3 est exporté vers l’étranger. Ce produit est excessivement dangereux ; son déversement en mer peut inévitablement causer une catastrophe écologique, il est transporté par des navires réfrigérés à –33°.

Du côté de la société Ferphos ayant réussi à produire 1,6 millions de tonnes de phosphate en 2007 dont la production est exportée principalement par le port d’Annaba où le risque de pollution en mer est minime jusqu’à présent. Pour la responsable de la régulation et de la communication de Ferphos, le phosphate est un produit organique, son transport est assuré par des flottes qui n’appartiennent pas à l’usine, il est chargé dans des navires en cas de déversements accidentels du phosphore en mer, la faute tombe sur les clients.

Or, l’Algérie est un pays à façade maritime et elle n’a nullement échappé au phénomène bien constaté en Méditerranée, celui de concentration des hommes et des activités sur les zones littorales. Ainsi, les espaces côtiers algériens sont considérés aujourd’hui comme les plus peuplés du bassin méditerranéen avec plus de 40% de la population algérienne totale sur 1,6% du territoire national et plus de 100 agglomérations de différentes tailles dont trois des quatre métropoles du pays Annaba, Alger et Oran.

Cette forte littoralisation du peuplement et des activités notamment industrielles a des effets pervers évidents sur les équilibres écologiques et économiques de nos espaces littoraux, les niveaux des pollutions marines augmentent de jour en jour dans les zones concernées par les fortes concentrations urbaines et les complexes industriels continuent de jeter leurs rejets. De nombreuses unités polluantes n’ont pas été dotées de systèmes antipollution et pour celles qui l’ont été, leurs équipements de traitement ne fonctionnaient pas correctement. La plupart des ouvrages antipollution sont dans un état de défectuosité telle qu’il n’est même pas permis d’envisager leur réhabilitation.

Les effluents liquides chargés le plus souvent de polluants chimiques très dangereux sont rejetés sans aucun traitement dans le milieu naturel. Ils sont responsables de graves pollutions des eaux superficielles notamment les oueds et barrages des eaux souterraines et des eaux marines. C’est ainsi que de nombreux barrages sont souvent pollués, cette situation provoque des effets préjudiciables sur l’environnement et sur la santé publique. A cela s’ajoutent les pollutions par les métaux lourds au niveau des oueds Seybouse, Soummam, Chellif et Mekerra. Le grand complexe sidérurgique Mittal Steel de Annaba rejette 3 000 000 m3/an d’huile usagée et 36 000 tonnes par an de poussière de limaille de fer, nous a-t-on informés.

Oki Faouzi [LA NOUVELLE REPUBLIQUE - 06-08-2008]
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