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Arcelor Mittal Annaba : Du nouveau à El-Hadjar

Publié le 08/09/2008

Après respectivement quatre et un mois d’arrêt, l’Aciérie à oxygène (ACO) et le haut-fourneau n°2 (HF2) ont été remis en marche mardi dernier.
Une explosion accidentelle et un incident technique étaient à l’origine de l’arrêt prolongé des deux installations incontournables dans la production de l’acier. Il avait contraint les responsables du complexe sidérurgique Arcelor Mittal Annaba à réviser à la baisse leurs ambitions de production pour 2008. Selon des techniciens en poste à l’ACO et au HF2, le déficit pourrait atteindre les 300 000 tonnes à la clôture de l’exercice 2008 et ce quelle que soit la cadence du travail imposée aux travailleurs. Rappelons que le leader mondial de l’acier avait annoncé la réalisation par sa filiale d’Algérie d’une production de 1,3 million de tonnes d’acier liquide pour cette même année. Bien qu’il ait pris ses dispositions pour lancer d’autres projets d’investissements comme ceux prévus à Jijel (Bellara) et Tindouf (Ghar Djebilet), l’aciériste mondial a bien des soucis à se faire et non des moindres. Il y a d’abord cette guerre larvée entre des syndicalistes et un groupe de travailleurs. Elle a ressurgi à la veille de l’assemblée générale du conseil syndical de l’entreprise et des élections des sections syndicales prévues le 21 de ce mois. Cette situation de conflit larvé figure au rang de hantise obsessionnelle à la direction générale Arcelor Mittal Annaba menée par Bernard Bousquet. Elle est sérieusement appréhendée comme étant les prémices d’une explosion socioprofessionnelle. La situation est cependant minimisée par Smaïn Kouadri, le secrétaire général du syndicat de l’entreprise par intérim qui estime que «c’est un groupe de personnes qui ne peut être d’un quelconque danger pour la stabilité du complexe. L’assemblée générale qui se tient depuis hier dimanche a son importance car s’agissant de la préparation des élections pour le renouvellement des sections syndicales». Le pacte de paix sociale tel que signé par les deux parties employeurs/syndicat fin 2006 a été respecté. Il avait été élaboré après la satisfaction de l’ensemble des points d’une plate-forme de revendications émises par les syndicalistes. Il s’agissait de la révision de la grille des salaires, primes, indemnités et de l’amélioration des conditions de travail. La contrepartie ne s’est pas faite attendre puisque d’à peine 600 000 tonnes/ans en 2001, la production a successivement augmenté pour passer à 1 million de tonnes en 2007. L’AG du conseil syndical et le renouvellement des sections syndicales interviennent au moment où Arcelor Mittal annonce la mise ne route d'importants investissements en Algérie (El Hadjar, Bellara, Ghar Djebilet, Ouenza, Boukhadra). Particulièrement ceux à engager sur les installations de production à El Hadjar et les minerais de fer d’Ouenza et Boukhadra. La stabilité du climat social pourrait être un autre facteur positif à même de permettre au complexe d’El Hadjar d’atteindre les objectifs fixés à 2 millions de tonnes d’acier liquide/an à l’horizon 2010. Autant de données que, à partir de Londres, le leader mondial de l’acier ne souhaite pas voir perturbées. Il faut préciser que, via sa filiale d’El Hadjar, il avait enregistré avec inquiétude le conflit larvé dans le complexe entre le syndicat actuel et certains travailleurs qualifiés de perturbateurs par les syndicalistes. Inquiétude aussi avec l’affaire Ferphos partenaire d’Arcelor dans l’exploitation des minerais d’Ouenza et Boukhadra deux sources non négligeables d’approvisionnement à moindre coût du complexe El Hadjar. En tout état de cause, les syndicalistes ont mis en place leur stratégie de travail sur la base d’une étude fouillée des conditions de travail. avec un appel à des actions plus soutenues employeur/syndicat pour la stabilité socioprofessionnelle à l’intérieur du complexe. Cette stratégie est censée traquer les recettes pour consolider les ambitions de production. Cette remise en ordre syndicale aurait rassuré les plus hauts responsables d’Arcelor Mittal.

Le soir d'Algérie > 08/09/08 > A. Djabali

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