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El-Tarf et Annaba: Les terres agricoles sous les eaux

Publié le 25/04/2009

Spectacle pour le moins ahurissant que celui qui s'offrait aux yeux, dans la matinée de jeudi, avec des plans d'eau à perte de vue où tout semblait immergé dans les plaines de Dréan, Besbes, Chihani, alors que pour celles s'étendant de Boutheldja et El-Tarf jusqu'à Aïn Assal, de l'avis des agriculteurs, pareille catastrophe n'a jamais été constatée après les pluies torrentielles qui se sont abattues pendant plus de soixante-douze heures sans arrêt.
Et si les plants de tomate ont été carrément emportés par les eaux, les céréales ont aussi subi des dégâts à hauteur de plus de 50 % au même titre que les vignobles et autres cultures comme celles du tabac, augurant une année blanche pour les agriculteurs qui sont totalement découragés, ne sachant plus où donner de la tête, surtout ceux qui n'assurent pas leurs cultures contre les catastrophes naturelles. Même les fourrages ont été touchés.
Des agriculteurs de Aïn Khiar nous ont montré des terres jamais inondées auparavant et la formation ici et là de grandes flaques d'eau aux allures de lacs. Des agriculteurs et même un expert en hydraulique n'ont pas manqué de remettre en cause les travaux d'aménagement de ces plaines et mis à l'index les digues qui ont cédé du côté de Aïn Khiar laissant les eaux aller partout. D'autre diront que même le relief topographique a subi des changements et que de grosses quantités de terre provenant des travaux de l'autoroute couvriront pour longtemps des dizaines d'hectares de terres agricoles du côté de Boutheldja et Aïn Assal. A l'évidence, soulignent nos interlocuteurs, il y a eu blocage de l'écoulement des eaux avec un changement des itinéraires habituels. Outre ces digues qui n'auront servi à rien, curage des oueds et autres travaux à même d'atténuer les effets des inondations ont été aussi évoqués. Les lâchers du barrage de Mexxa et celui de Cheffia y sont aussi pour quelque chose, ajoutent les agriculteurs qui avancent un chiffre de 30.000 hectares de cultures touchés. Contacté, le président de l'UNPA d'El-Tarf dira qu'un rapport en ce sens a été adressé à qui de droit au niveau local et central.
A Annaba, le directeur de la Chambre d'agriculture, cité par l'aps, avance que près de 80 % des superficies réservées à la céréaliculture et à la tomate industrielle ont été inondées par les pluies qui se sont abattues ces derniers jours. Les superficies touchées sont localisées dans les régions d'El-Hadjar, de Aïn Berda, de Kheraza et de Oued Aneb, a souligné M. Ramdane Harzallah, qui impute cette situation aux «retards enregistrés dans l'entretien et la maintenance des réseaux d'assainissement et le dragage des oueds situés le long de ces terres agricoles». Le directeur des Services agricoles a mis l'accent sur l'urgence de l'intervention des secteurs de l'Hydraulique et Travaux publics pour le pompage des eaux stagnantes au niveau de ces champs. Dix-sept mille (17.000) hectares de céréales et plus de 3.500 ha de tomate industrielle ont été mis en exploitation à Annaba durant la campagne agricole 2008-2009, rappelle-t-on.

Le Quotidien d'Oran > 25/04/09 > A. Ouelâa

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