Ils étaient 25 dans la barque, Cinq harraga s’échappent à Annaba

Vingt-cinq harraga, dont deux mineurs de 17 ans, ont été interceptés hier, vers 5 h du matin, par les éléments du Groupement territorial des gardes-côtes (GTGC) de Annaba à quelque 6 milles au nord de Ras El-Hamra (Annaba).
Ils avaient embarqué à minuit de la plage de Sidi Salem, ayant acquis la réputation de plaque tournante des tentatives d’émigration clandestine à partir de Annaba, dans une barque traditionnelle équipée d’un moteur de 40 chevaux. Agés de 17 à 37 ans, ils sont majoritairement originaires de cette dernière ville (19), mais également de Khenchela (3), Tébessa (2) et Alger (1). Ils avaient déboursé entre 50 000 et 70 000 DA chacun pour cette virée avortée vers l’eldorado sarde, selon Abdelaziz Zaïdi, chef de la station maritime principale des gardes-côtes de Annaba. Au moment de leur arrestation par les éléments de l’unité 346 des gardes-côtes, et après l’embarquement des 20 premiers harraga sur cette unité, les cinq qui étaient encore dans la barque ont réédité la manœuvre des dix harraga de mercredi dernier pour échapper aux gardes-côtes. Le poids de la barque étant allégé, ils ont repris, à plein gaz, le chemin du retour vers le littoral annabi pour empêcher, au moins, la saisie du moteur, sauvegardant, ainsi, une partie de l’argent investi dans cette aventure. Leur barque, sans moteur, a été récupérée dans la journée par les gardes-côtes, au niveau du récif des «deux frères», deux rochers de taille à peu près identique, à quelques encablures de la plage de Oued Bakrat, dans la commune de Séraïdi. Après leur audition par les éléments de la station maritime principale de Annaba, les harraga seront présentés devant le parquet qui statuera sur leur cas. Par ailleurs, 27 jeunes harraga de Annaba, dont des universitaires ayant réussi à traverser sans encombre la grande bleue, ont été arrêtés en début de soirée de jeudi par les gardes-côtes italiens, à leur arrivée sur la côte sarde, a-t-on appris de leurs familles. Informées par téléphone, ces familles, même si elles se félicitent de l’issue heureuse de cette traversée, n’ont pas manqué de nous faire part de leurs appréhensions quant au traitement qui sera réservé à leurs enfants, à la faveur des nouvelles dispositions votées jeudi par le Sénat italien. En effet, en dépit d’un vote négatif de l’opposition et d’associations italiennes, cette loi est définitivement adoptée, après son passage et son adoption par la Chambre basse, en mai dernier. Qualifiant l’immigration clandestine de délit, elle stipule notamment que tout immigré clandestin est puni d’une amende oscillant entre 5 000 et 10 000 euros (500 000 à 1 million de dinars, environ), assortie d’une expulsion immédiate. La majorité de ces familles, de condition modeste, se dit dans l’incapacité financière de pouvoir y faire face, ajoutant que les expulsés, une fois de retour en Algérie, feront l’objet de poursuites judiciaires pour émigration clandestine, conformément à la loi pénale n° 09/01 du 25 février 2009, criminalisant l’acte de quitter illicitement le territoire national.

Le soir d'Algérie > 05/07/09 > A. Bouacha