A peine sortie d’une crise de leadership syndical qui lui a valu deux jours de production, la direction générale d’ArcelorMittal Annaba a décidé d’un plan social visant des dizaines de contractuels, apprend-on auprès du partenaire social.
Dans une lettre adressée à Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général du syndicat d’entreprise par intérim, Daiffallah Mourad, tire la sonnette d’alarme. «La direction des ressources humaines d’ArcelorMittal El Hadjar a profité de la crise qui a généré un dysfonctionnement de l’activité syndicale pour décider unilatéralement du licenciement de travailleurs titulaires de contrats de travail à durée déterminée (CDD)», explique en substance le représentant des travailleurs. L’opération ne s’arrête pas là, prévient la même source, qui précise qu’«un projet dénommé Oméga vise une importante compression des effectifs de l’entreprise».
Contactée, la direction générale du complexe sidérurgique d’El Hadjar n’est pas de cet avis. Selon elle, «il n’a jamais été question de plan social. C’est tout simplement un non-renouvellement de contrats qui a concerné 24 ouvriers en CDD qui ont bénéficié préalablement de deux contrats successifs de 6 mois sur un groupe de 277. Ils ont été recalés après évaluation non concluante. Quant aux autres, ils ont été titularisés. La consultation du partenaire social dans l’évaluation du personnel n’est pas exigée, car l’opération relève de la compétence de l’entreprise seulement».
Sur la question relative au projet Oméga que dénonce le syndicat, la même source explique que «c’est un outil de benchmark (repère, ndlr) d’évaluation et de comparaison par rapport aux autres usines du groupe à travers le monde. Il est sollicité à tous les niveaux de l’entreprise à l’effet de faire la comparaison entre deux unités de la même nature dont une est plus performante que l’autre. Sa partie qui concerne les ressources humaines (RH) s’appelle Oméga». Devant cette situation, le syndicat, qui affirme avoir affiché au DRH de l’entreprise son désaccord quant à cette décision, n’a pas écarté la possibilité de recourir à des actions de revendication pour faire valoir ses droits.
Les Commentaires
Mais, si en ayant au préalable prévue la liberté d'agir à sa guise, l'entreprise avait promis l'embauche à l'ensemble des 277 ouvriers, tout en sachant bien qu'elle se délestera d'une partie d'entre eux au bout de 12 mois juste le temps de les exploiter parcqu'elle en a besoin, alors là nous serons dans un autre cas de figure. Parceque l'entreprise aura utilisé un astuce illégal pour abuser des bras dont elle avait besoin pour une période limitée seulement. Donc elle aura caché ses véritables intentions et ainsi les promesses d'embauche pour tous n'auraient été qu'un grand mensonge.
Quant au projet Oméga, les inquiétudes du syndicat sont bien fondées. On peut appeler cette évaluation de l'entrprise tout ce qu'on veut, elle ne reste pas moins une forme de plan social déguisé. Car cette évaluation de l'entreprise se fait par rapport à une autre de même nature quelque part dans le monde. C'est-à-dire on va faire une comparaison en mettent côte à côte El Hadjar avec une autre unité étrangère. Si par mal chance El Hadjar serait moins performant et moins compétitif eh! bien il y aura automatiquement un grand coup de rabot à donner. Puisque la logique d'une entreprise quelqu'elle soit cherche d'abord et avant tout à rentabiliser au maximum.
Donc là, il y a de quoi avoir de la crainte, parceque cette menace en perspective ne concerne plus cette petite poignée de 24 ouvriers, mais plutôt plusieurs centaines d'emplois. Ce qui serait un véritable coup dur.