Sur 20 élèves, 3 seulement arrivent au diplôme - Non seulement il n’y a pas d’incitation au choix des métiers du bâtiment, le point noir de ce secteur névralgique, mais il faut revoir le système de recrutement des enseignants et faire tomber les barrières administratives qui freinent les initiatives dans ce sens. » Il y a quelques années, il était question d’augmenter le pécule des élèves inscrits dans les métiers du bâtiment en le fixant à 5000 dinars mensuels, afin de les inciter à opter pour ces métiers, mais cette initiative n’a pas été suivie d’effet. Le directeur du Centre de formation professionnelle du Pont Blanc, un parmi les douze centres de ce genre disséminés à travers la wilaya, assure que les raisons de la défection dans les classes des métiers du bâtiment est avant tout un problème d’argent. « Pourtant, l’Etat a mis le paquet pour offrir aux jeunes exclus du cursus scolaire une seconde chance pour réussir dans la vie en maîtrisant un bon métier. Les équipements les plus sophistiqués sont mis à leur disposition dans les salles de classe, sans parler des loisirs disponibles au niveau des centres, mais ils ont pratiquement tous le même désir : devenir agents de sécurité, ou obtenir un diplôme dans l’électronique ou l’informatique ». Ils fuient le métier manuel, et tout particulier le bâtiment, le parent pauvre de la formation professionnelle. « Un ouvrier spécialisé diplômé doit bénéficier d’un salaire en rapport avec la spécialisation, il doit être encouragé, et bien suivi lors de son stage sur chantier, ce qui n’est pas le cas. Cet ouvrier possède une formation théorique, mais pour la pratique, c’est une autre paire de manches » Pour l’inspecteur régional présent lors de ce rendez vous, le plus gros problème réside au niveau de la qualité des formateurs dans les différents métiers. «Au niveau des centres, on n’a pas la possibilité de recruter de bons formateurs, de vrais professionnels qui pourront assurer un suivi correct des apprentis. Les artisans même retraités ne veulent pas « perdre leur temps » en vacations qui ne leur rapportent pas grand-chose, alors qu’il peuvent mieux gagner ailleurs. Pour notre interlocuteur, c’est tout le système de recrutement et de la prise en charge qu’il faut revoir. « « Il n’y a pas de cycles de perfectionnement des enseignants, qui doivent se maintenir aux normes requises, au bénéfice des apprentis » dans tous les métiers, et en particulier celui du bâtiment. Un secteur si important que le directeur devait proposer la création d’un centre spécialisé en métiers du bâtiment, comme il en existe dans certaines wilayas. L’Etat apporte beaucoup pour la formation professionnelle, c’est le facteur humain qui doit être adapté à la stratégie mise en place par le ministère .En raison de cette carence, les centres n’arrivent pas à fournir sur le marché de l’emploi des ouvriers qualifiés capables de remplir le vide énorme existant à ce niveau, ouvrant de ce fait grande la porte à l’importation de main-d’œuvre étrangère qui bénéficie des milliers de postes d’emploi boudés par nos jeunes. Il suffirait pourtant que les responsables se penchent sur les vrais problèmes et leur trouvent une solution pour que la tendance bascule du bon côté.
L'EST - 11/02/2013 - Farida H.
Les Commentaires
Si seulement ces jeunes pouvaient savoir également que des gens hautement diplômés, ont délaissé leur métiers pour s'orienter justement vers des métiers manuels: Plomberie, menuiserie, peinture, maconnerie, charpenterie etc... Parceque se sont des métiers bien rémunérés, moins contraignants que leur précédante actvité et surtout récréatifs. Alors il ne faudrait pas avoir honte.
Les chinois par exemple l'ont compris. Il est prévu dans leur contract avec l'Algérie de reserver un quota de travailleurs algériens dans leurs entreprises. Mais comme il n'y a pas d'ouvriers qualifiés en bâtiment,ils ont fait venir de leur pays, pour compléter leur effectif, des ouvriers dont les places auraient dû être prises par nos concitoyens. C'est dire que là aussi la résorbtion du chômage n'est pour demain.