Annaba: Ils proviennent d’asie et du moyen orient - Des produits dangereux inondent la ville

Malgré les dispositions de la loi visant l’assainissement du commerce extérieur entrée en vigueur en septembre 2005, certains commerçants de Annaba, qui ont échappé au ras de marée à l’origine de la suppression de centaines de faux importateurs, continuent à faire entrer des produits très en-deçà des normes, profitant ainsi de l’insuffisance des infrastructures de contrôle mises à la disposition des services douaniers. Un pourcentage important des produits qui entrent à Annaba (et dans tout le territoire) à partir des pays asiatiques ou du Moyen Orient sont hors normes, et pourraient de ce fait, porter préjudice à la santé des consommateurs. Si les produits sensibles comme l’agroalimentaire ou le rond à béton sont soumis à des analyses par les laboratoires spécialisés, les autres marchandises passent plus facilement la douane, pour peu qu’elles soient répertoriées et portées sur des factures ayant les indications règlementaires permettant de fixer leur traçabilité d’origine. La facture et la domiciliation des producteurs sont les seuls garde-fous contre les tricheries vis-à-vis du fisc. Pour ce qui est de la qualité, le consommateur achète à ses risques et périls. D’après notre source, près de 70 % de ces produits seraient non conformes aux normes en vigueur. Il s’agit notamment des vêtements, chaussures, tissus, articles électroménagers (plusieurs personnes aujourd’hui handicapées ont été victimes des chauffages défectueux, de cafetières ou de marmites « explosives », sans parler des décès). Faute de moyens d’analyses et de laboratoires appropriés comme cela se passe à l’étranger où le moindre article est passé à la loupe des services douaniers, nous continuons à laisser entrer des articles de très mauvaise qualité et qui ne sont présentables qu’en apparence. Pour un importateur, il suffit de présenter les garanties administratives règlementaires. Beaucoup en profitent pour inonder le marché de produits fabriqués à partir de matières premières dont l’origine est floue et pourraient présenter des risques sur la santé humaine. Les tissus importés pour la confection des vêtements par exemple, dépassent largement le pourcentage admis en fibres synthétiques, ce qui est à l’origine des maladies de la peau, et même respiratoires pour les personnes sensibles ou les bébés et les enfants. Il en est de même pour les chaussures « made in China », dont la nuisance n’est plus à démontrer. Pour Annaba, ajoutons que c’est le laboratoire de la wilaya de Sétif qui effectue, pour le moment du moins, les analyses spécifiques qui sont demandées dans certains cas, mais pratiquement jamais pour les catégories de produits que nous avons cités.  «  C’est au consommateur de faire la part des choses ». Un challenge difficile, quand on sait que ces produits sont en général moins chers que les articles de marque connue, ou de fabrication locale. Ajoutons que pour des consommateurs avisés, lassés de la mauvaise qualité des produits asiatiques ou autres qui inondent les places commerciales, consommer algérien est de plus en plus recherché, pour peu que la fonction qualité/prix soit acceptable.

L'EST - 31/03/2013 - Farida H.