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Annaba: Absence de contrôle et de laboratoires d’analyses- Les pesticides utilisés “au pif” dans l’agriculture

Publié le 02/09/2013
Qui contrôle l’utilisation des pesticides par les agriculteurs ? Ce qui est sûr, c’est qu’aucune étude n’a jamais été effectuée sur ce point, afin de déterminer si les traces de ce produit hautement nocif pour la santé, dépassent ou non les normes admises sur les fruits et légumes que nous consommons. Des rumeurs entendues dans certains bureaux d’hygiène à travers les communes font pourtant état d’une forte concentration de pesticides dans les produits agricoles. Mais officiellement, comme nous l’a appris hier M Bouyaya, l’intérimaire du directeur de l’Agriculture, aucun rapport n’a été transmis sur ce sujet. « Nous nous basons sur les rapports envoyés par les bureaux d’hygiène des communes, qui ne nous ont jamais rapporté de faits avérés, donc pour nous, il n’y a pas de problème à ce niveau ». Ces rumeurs sont confortées par des constatations faites sur des échantillons prélevés sur les cours d’eau de la wilaya, qui font état eux aussi de présence au- dessus des normes, de pesticides charriés par les eaux traversant les terres agricoles, au cours d’une étude toute récente, dont les conclusions n’ont pas encore été divulguées. Avec les graves conséquences sur la santé représentées par ces produits hautement dangereux, il est étonnant que des analyses régulières sur les produits de consommation ne soient pas effectuées. « Personne ne peut contrôler l’agriculteur lors de l’utilisation de ces produits, sauf lors de visites inopinées sur le terrain. Notre rôle consiste à déceler les maladies des plantes, à indiquer à l’agriculteur la nature des pesticides à utiliser. Ce dernier peut se procurer ces produits auprès de revendeurs privés, qui ne lui indiquent pas nécessairement les doses à utiliser, ni les précautions à prendre comme le port de bavette, de gants, de masque. Il est lui-même exposé à ce produit cancérigène s’il ne suit pas strictement les consignes d’utilisation » nous a déclaré la responsable de l’inspection phytosanitaire avant d’ajouter que « tout est mentionné sur la notice d’emploi ». Mais pour le fellah, la seule considération, c’est que sa récolte ne soit pas compromise. Souvent appliqués « au pif », les pesticides deviennent un danger certain que seules des analyses en laboratoire peuvent déceler. Mais qui prendra l’initiative de ces études, et dans quel laboratoire ? En attendant…

 L'EST - 02/09/2013 - Farida H.
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