Annaba: Patrimoine immobilier - Où va l’argent de la taxe d’habitation ?

A l’exception de quelques cités ayant été touchées par l’opération de charme entamée par l’OPGI il y a belle lurette, pour la remise en l’état des logements vétustes et délabrés, la plupart du patrimoine immobilier de la Coquette datant de l’époque coloniale, laisse à désirer et offre, par-dessus le marché, un spectacle désolant aux visiteurs. « Quelque 25000 logements sont délabrés et vétustes, dont certains se trouvent au niveau de la Vieille ville », nous indique une source sûre. « Ces logements menacent ruine et sont susceptibles de s’effondrer d’un moment à l’autre », ajoute la même la source. Depuis, aucun immeuble appartenant à l’Etat et menaçant ruine n’a été recensé par les services concernés dudit office pour sa réfection aussitôt que possible. « Faudrait-il qu’il y ait effondrement ou mort d’homme pour qu’ils y viennent constater les dégâts et retaper nos logements ? », s’est interrogée une dame d’un certain âge habitant dans le quartier la Colonne. Les bâtisses de ce quartier, dont la plupart d’entre eux datant de l’époque coloniale sont délabrés et risquent un affaissement certain. Le constat est peu reluisant et n’inspire pas confiance puisque quelques masses de pierre se sont détachées dernièrement des balcons et sont tombées au moment où le trottoir et la chaussée étaient déserts. « Sinon elles auraient causé des blessures graves aux passants et occasionné des dégâts matériels aux véhicules », nous dit-on.  Au niveau de la Place Alexis Lambert se trouvant au cœur de la ville des jujubes, quelques balcons commencent à s’effriter et risquent de tomber sur la tête de ceux qui empruntent par hasard ladite place. Quant à ceux de la rue Benbadis ex-Sadi Carnot, ils sont dans un état de délabrement très avancé. Un des locataires nous a déclaré que ses voisins seraient prêts à contribuer financièrement pour entamer des travaux d’aménagement de leur immeuble et à la réfection des parties communes et privatives. Un autre lui emboîtant le pas et se demandant « où est passé l’argent récolté de la taxe d’habitation des logements vétustes ? ». Il est à noter que cet argent qui provient de la taxe d’habitation que prélève automatique la SONELGAZ sur les factures trimestrielles de consommations électriques et gazières avant de le verser sur le fonds spécial de la wilaya, est destiné exclusivement à la remise en l’état des logements menaçant ruine. Pour rappel, la fameuse loi portant création d’une nouvelle taxe, votée par l’APN, a donné lieu au paiement obligatoire de la taxe d’habitation fixée à 75DA pour les ménages et à 300DA pour les commerces. Il y a lieu donc de recenser tous les logements par les services concernés pour ceux qui sont vétustes et ceux qui devront être rasés. Car la vie du citoyen passe avant toute considération.