Annaba: Hécatombe - Boulevard “Choufouni” ou boulevard de la mort

L’inconscience de la jeunesse alliée au plaisir de s’affirmer en se montrant au volant d’une voiture dernier cri, plus alcool et drogue, ont fait du boulevard Benboulaïd, l’artère de la mort, avec des accidents récurrents mortels aussi bien pour les conducteurs que pour des passants innocents. En fait, ce qui se passe sur le boulevard «Choufouni» est symptomatique d’un phénomène généralisé qui a poussé les résidents d’une simple ruelle de la Cité Auzas, à mettre en place par leurs propres moyens, des ralentisseurs pour tempérer la vitesse des véhicules qui l’empruntent pour éviter la circulation dense sur le boulevard Bouzered Hocine ou son parallèle, le boulevard Bouali Saïd. Ceci pour dire combien la vitesse est devenue préoccupante dans une ville où les voies de circulation sont pourtant bondées de véhicules et surtout de piétons. Le fait aussi que les mesures préventives, telles que les barrages policiers, ne servent pas à grand-chose quand le conducteur à qui on retire le permis pour excès de vitesse, le brandit le lendemain, tout fier, devant ceux-là mêmes qui l’ont verbalisé. En effet, les interventions pour recouvrir un permis retiré, sont un des motifs de cette recrudescence d’accidents sinon mortels du moins graves à l’extrême, au même titre que l’alcool ou les drogues et la vitesse ainsi que l’état des routes. Quelqu’un qui recouvre son permis grâce aux interventions n’est aucunement apte à se tempérer, bien au contraire, fort de cette «impunité», il aura plutôt tendance à reprendre ses habitudes. Aussi, les équipements publics, tels que les ralentisseurs que les résidents de plusieurs quartiers réclament à cor et à cri, peuvent aussi tempérer cette folie de vitesse. Il est vrai que cela ne va pas mettre un terme aux accidents qui peuvent avoir d’autres motifs comme une défaillance mécanique par exemple et sans responsabilité du conducteur mais cela permettra de réduire, un tant soit peu l’hécatombe.

L'EST - 20/10/2013 - Ammar Nadir