Annaba: STAGNATION DU DÉVELOPPEMENT - La gangrène de la corruption

Il n’y a nul besoin de s’étonner de la stagnation en matière de développement local à Annaba, la cause est connue depuis longtemps, c’est la corruption qui commence avec un simple document d’état civil jusqu’à atteindre aux marchés publics. C’est la particularité d’Annaba, ses potentialités qui font qu’elle est une ville ouverte à tous les dépassements avec pour conséquence, l’état actuel de la ville. Toutes les atteintes à l’urbanisme ont pour cause première l’entregent et la corruption, comme tous les passedroits. Les gens n’hésitent même plus à déclarer qu’ils ont payé ou vont payer pour obtenir ce à quoi ils n’ouvrent pas droit. Vous savez que c’est la vérité puisque il n’y a personne à Annaba qui ne peut faire état de telles déclaration entendues ici et là. Pour ce quinquennat, 2010- 2014, l’Etat a déboursé 22,5 milliards de D.A pour Annaba et personne ne peut en voir les effets alors que l’on est à la fin 2013. Tout est en retard, tout stagne , au profit de qui ? Les dernières chutes de pluie, alors que ce n’est même pas l’hiver, expliquent mieux que tous les écrits cette situation. C’est quand la ville est noyée sous des torrents de boue qu’on commence à programmer des travaux de redimensionnement du réseau d’assainissement. Le service public n’en a que le nom parce que la bureaucratie n’a pour but que d’enrichir ceux qui la pratiquent, depuis le simple gardien jusqu’au responsable. Les fonctionnaires n’ont comme objectif que de rendre des « services » payants, quitte à transgresser la loi et les exemples foisonnent. Les élus ? Ils commencent à payer pour obtenir d’abord une place sur une liste électorale et ensuite récupèrent ce qu’ils ont déboursé en se faisant payer leurs services. Le développement ? Ce n’est qu’un moyen d’accéder aux financements, y prendre sa part et tant pis pour la ville. Ceux qui n’ont aucune part dans cette situation, aussi bien fonctionnaires qu’élus sont tellement minoritaires qu’ils ne peuvent faire face à la masse de pourris de tous bords. Même le chantage se fait au vu et au su de tous, là aussi les exemples foisonnent de réputations salies pour obtenir un bout de terrain, un marché public ou un passe- droit quelconque. Quelqu’un prend une initiative de salubrité publique et les interventions commencent, et s’il ne comprend pas le message, il devient d’un coup l’homme à abattre. Voilà un peu ce qui freine ou plutôt ce qui empêche toute idée de développement actuellement à Annaba et ce ne sont pas les déclarations de bonne intention qui vont y changer quoi que ce soit. En effet, il faut d’abord trouver une parade à l’inertie qui apparaît d’un coup dès qu’une bonne initiative est prise, pour espérer changer quoi que ce soit, dans cette situation. Et ce n’est pas aujourd’hui ou demain que cela va changer, tellement les habitudes sont bien ancrées et l’impunité totale, sauf pour des lampistes, de temps en temps. Voilà pourquoi Annaba devra attendre longtemps, le développement auquel elle aspire.

L'EST - 18/11/2013 - Ammar Nadir