Annaba: PALAIS DES EXPOSITIONS - A quand une vraie structure digne de ce nom ?

Evoquer un Palais des expositions à Annaba relèverait presque de la blague tant la structure existante n’est plus adaptée à accueillir foires et autres événements. Malheureusement, la construction d’un haut lieu qui fera office de vrai Palais des Expositions n’est pas à l’ordre du jour. Chaque fois qu’une foire ouvre, c’est à un bouchon monstre et à une anarchie telle que la RN16 qui démarre du rond-point de Sidi-Brahim devient le cauchemar des automobilistes et chauffeurs d’autocars. « Je ne peux pas prendre cette route pour rentrer chez moi à El-Hadjar, peste Salim, qui travaille dans une administration dans le chef-lieu de wilaya. Je préfère prendre la route de Constantine et emprunter l’échangeur de Bouhamra (Boukhadra, ndlr).
Sinon, je peux rester longtemps coincé. D’ailleurs, la dernière fois qu’il y a eu une foire, mon frère est resté plus d’une heure bloqué entre le rond-point et le  musée d’Hippone. C’est inadmissible que les autorités et en particulier l’APC ne réagissent pas ». Même les chauffeurs d’autocar évitent cet axe devenu plus qu’invivable. Pour ce conducteur de la ligne Annaba-Besbès, le recours est, lui aussi, via la route de Constantine (la RN 44) et l’échangeur de Boukhadra. « Nous ne pouvons pas passer par là chaque fois qu’il y a une foire, explique-t-il. Sinon, nous perdons un temps fou, surtout en fin d’après-midi et nous risquons de déposer nos voyageurs à destination à la tombée de la nuit. Or, beaucoup ne vivent pas à Besbès mais dans les environs et pour ces derniers, trouver un moyen de transport pouvant les ramener chez eux peut prendre beaucoup de temps ». Du côté des habitués de ce genre d’évènement, beaucoup ne souhaitent pas la fermeture du lieu bien au contraire. « J’aime beaucoup venir à la foire, parce que j’arrive parfois à trouver des objets qui, habituellement, ne sont pas disponibles ici à Annaba, estime cette mère de famille qui, visiblement est une habituée des lieux. C’est vrai que le problème de la circulation s’impose, mais ils n’ont qu’à fermer la route le temps de la foire et la rouvrir après ». D’autres habitués estiment, eux, qu’il serait temps d’aménager un Palais des Expositions digne de ce nom. « Il n’est pas normal que la quatrième ville d’Algérie ne dispose pas d’une infrastructure à même d’accueillir des foires, des expositions, voire de grands évènements culturels qui pourraient justement donner une certaine visibilité à Annaba, regrette cet amateur de foires. Si notre ville était équipée d’une grande salle aménagée aux normes internationales et surtout, dans un lieu adéquat, je suis persuadé que des clients se presseraient non seulement de toute la région Est et d’autres régions du pays d’ailleurs, mais aussi et surtout de la Tunisie toute proche. Il faudrait que nos élus réfléchissent à cette option qui pourrait faire de la Coquette un véritable carrefour entre les Algériens et les Tunisiens ».  Et du côté des autorités ? Force est de constater que, malheureusement, le silence radio est de mise, en ce qui concerne le règlement ce de ce problème devenu récurrent qu’est l’actuel Palais des Expositions. Toutefois, un élu, qui a voulu préserver son anonymat a voulu exprimer son opinion quant à cette situation devenue plus que gênante pour les Bônoises et les Bônois. « C’est vrai que l’endroit est complètement inapproprié pour accueillir des foires ou des expositions, relève-t-il. Ceci dit, rien n’a, à ce jour, été proposé quant la construction d’un édifice à même d’accueillir ce genre de manifestation, même si, çà et là, certains citoyens lancent l’idée de construire un nouveau Palais des expositions sur la RN 44, en particulier vers l’aéroport qui est une zone encore vierge de constructions. Mais même si l’idée est lancée au niveau de l’APC ou de l’APW, je crains fort que le nouveau Palais de Expositions, si nouveau Palais des Expositions il y a, ne verra pas le jour avant des années encore ». Les habitués de la RN 16 au départ du rond-point de Sidi-Brahim devront donc s’armer de patience avant l’émergence d’une structure digne de ce qui existe déjà dans la capitale ou bien à Oran et bientôt à Constantine. Un Palais des Expositions flambant neuf qui redorerait davantage l’image de la Coquette, ce n’est donc pas pour demain. A moins d’un miracle…

lestrepublicain - 29 janvier 2014 - Lakhdar Habib