Annaba: GARE ROUTIÈRE DE SIDI BRAHIM - La sécurité est là mais… on peut mieux faire

Beaucoup d’habitués de la gare routière Sidi Brahim auront constaté une présence policière renforcée. Les agressions y sont maintenant en nette régression ce qui n’est pas pour déplaire aux voyageurs. « Je suis rassurée à l’idée de voir davantage de policiers, ici à la SNTV, reconnaît une usagère de la ligne d’autocars Annaba-Guelma. Nous nous sentons davantage en sécurité. Il était temps. Combien de fois n’ai-je entendu parler de vols de portable et d’agressions. J’espère que tout cela sera désormais du passé ». Les hommes en bleu, on les trouve aux deux entrées de la gare routière, mais aussi à l’intérieur, ce qui, de toute évidence, est fait pour donner quelque sueur froide à tout délinquant qui oserait accomplir sa sale besogne. « Depuis que la police est là, reconnaît un chauffeur d’autocar de ligne Annaba-Constantine, je me sens plus en sécurité. Auparavant, il n’était pas rare que des usagers se fassent agresser sous mes yeux et de surcroît en plein jour. Mais maintenant, c’est impossible. Je peux même laisser mon bus garé sans qu’il ne lui arrive quoi que ce soit. Il y a quelques années de cela, je suis allé prendre un café et à mon retour, j’ai trouvé la porte du bus forcée. Et le tout en plein jour. Mais maintenant, c’est fini tout ça ». Rencontrés sur place, les policiers nous ont affirmé que les effectifs se sont renforcés de jour comme de nuit. « Nous avons reçu des instructions, nous a expliqué l’un d’eux. Nous sommes présents ici en plus grand nombre et surtout continuellement. Nous ne pouvons pas laisser les voyageurs, comme les chauffeurs et les receveurs, de même que les travailleurs de la gare routière livrés à eux mêmes. Il en va de l’image de la ville d’Annaba, comme de la nôtre, bien sûr. Toute tentative d’agression nous est rapidement signalée et nous intervenons rapidement ». Cependant, aux yeux de certains usagers, beaucoup reste à faire. « Il serait plus que temps, remarque l’un d’eux, que la police mette un terme à l’anarchie qui règne avec les différents autocars. Et là, je regrette de constater qu’elle ne fait rien dans ce sens. Pourtant, beaucoup de voyageurs ne cessent de se plaindre ». Pour d’autres encore, les agressions à la personne n’ont toujours pas été éradiquées même si elles se déroulent à une fréquence nettement moindre. « La semaine dernière, alors que j’étais en communication téléphonique, je me suis fait subtiliser mon portable, déclare ce receveur. Le pire, c’est qu’un policier n’était pas loin et a vu la scène. Je suis venu le voir pour me plaindre et ce dernier m’a simplement dit de faire un peu plus attention une autre fois. C’est à se demander si les flics, ici, sont payés pour se tourner les pouces ». Selon certains témoignages à prendre cependant avec précaution, c’est une bagarre entre plusieurs jeunes gens qui s’est déroulé sous l’œil spectateur de trois policiers. « Il n’ont même pas levé le petit doigt pour intervenir, regrette un vendeur de cigarettes. Ils étaient là à regarder. Drôle de policiers tout de même ». Bien du chemin reste encore à faire, malgré une nette amélioration des conditions sécuritaires de la gare routière. En attendant la nouvelle gare routière qui sera la nouvelle vitrine de la Coquette.

lestrepublicain.com - 15 février 2014 - Lakhdar Habib