Ce sont des cousins et avaient décidé de verser dans le trafic de cartouches pour fusils de chasse. L’un réside à Bir El Ater et l’autre à Echatt. C’était à bord d’une vieille Peugeot 504 que les deux compères avaient été surpris par les gendarmes au lieu dit « Bir Lahnech » dans la commune d’Echatt le 18 avril 2013, lors d’un simple barrage de routine. Les gendarmes en voyant les cartons entassés à l’arrière du véhicule avaient fait leur travail en contrôlant ce qui s’y trouvait. Les deux cousins transportaient un véritable, arsenal. En effet des centaines de cartouches portant les labels de la Tunisie, l’Espagne et l’Italie étaient empilées dans ces cartons. Elles leur avaient été cédées par un certain « H’ssen Etounsi » pour la revente dans la région d’El-Tarf où les chasseurs ne manquent pas. D’autre part, ces cartouches, d’après les accusés, ne pouvaient servir qu’à la célébration de mariages où on a l’habitude de tirer une centaine de coups pour manifester sa joie et honorer le couple de mariés. Mais cela ne peut être une excuse à la présence de ces 731 cartouches de calibre 12 et 16, faisant partie d’armes de la 5ème catégorie et passibles du tribunal criminel. Les plaidoiries des 3 avocats ont toutes été axées sur la disponibilité de ce genre de munitions et particulièrement avec la remise des fusils de chasse à leurs propriétaires après la fin de la décennie noire. Malheureusement pour ces derniers qui cherchaient à sauver les têtes de leurs mandants ou plus ou moins atténuer les peines, le Président M. Mamène Brahim exhibe des photos où figurent des cartons entiers et cela ne peut servir uniquement pour chasser les canards sauvages ou les poules d’eau. C’est pourquoi d’ailleurs le Procureur de la République, représentant le Ministère Public avait insisté sur le fait que ce genre de trafic ne peut être classé comme correctionnel mais dépend bien du tribunal criminel et de réclamer une peine maximale de 10 ans de réclusion. La cour se retire et retourne avec un verdict à la hauteur des faits pour lesquels sont poursuivis les deux cousins, à savoir la détention de munitions de la catégorie 5, importées pour la vente. La peine de 6 ans de réclusion criminelle, assortie d’une amende de 50 millions de centimes est prononcée par le Président du Tribunal en toute sérénité.
lestrepublicain.com - 27 février 2014 - Ounissi Manel
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