Annaba: RACKET AU STATIONNEMENT - Les cortèges funèbres ciblés

Le racket au stationnement a pris une autre ampleur puisque maintenant il cible les cortèges funèbres comme cela s’est passé il y a deux jours au cimetière de Sidi Bouhdid et à coups de pierres. On peut comprendre jusqu’à une certaine limite la tolérance pour ce phénomène de gardiennage autoproclamé de véhicules visant les visiteurs de cimetières mais pas quand il prend pour prétexte un enterrement alors que ceux qui accompagnent le défunt portent déjà le fardeau de leur chagrin. On ne comprend pas aussi la tolérance pour les résidents du bidonville de Bouhdid qui, non content de transgresser toutes les lois de l’urbanisme, non contents de s’être imposés à toute une population veulent maintenant imposer leur loi, celle du plus fort, en rackettant des citoyens censés être protégés contre de tels agissements. Déjà toute une cité, celle des 187 logements vit sous la menace de la violence qui s’étend maintenant aux morts.
En effet, après s’être attaqués aux cortèges funèbres, ces racketteurs pourraient aussi s’attaquer aux tombes en représailles puisque personne ne veut mettre un terme à leurs agissements. Et si quelqu’un leur rend la monnaie de leur pièce, alors il deviendra un criminel parce qu’il s’est défendu en l’absence de toute protection. Dans la tradition musulmane, on enterre les défunts à la mi- journée juste après la prière du Dohr et parfois du milieu de l’après midi, soit entre midi et 16 h et rien n’empêche que durant cette période, les abords des cimetières soient surveillés pour empêcher un racket indigne d’une société civilisée. Et surtout pour empêcher une tragédie prévisible car le seuil du tolérable a été dépassé avec ce nouveau développement du racket.

L'Est republicain  - 27 avril 2014 - Ammar Nadir