Annaba: Tourisme à Annaba La belle farce !

Il est mondialement connu que l’Algérie, mis à part son Sud, n’est pas une destination touristique recherchée. La rente pétrolière n’y est pas pour peu. C’est pourtant une activité structurante c.-à-d. qui a un effet d’entrainement sur d’autres secteurs économiques (transport, communication, artisanat, commerce …) et même politique. Le lobbying est souvent pratiqué à partir du tourisme. Il est facile pour un wali de réunir un staff, de faire un spitch moralisateur et d’avoir la conscience tranquille. Nous croyons savoir que le wali de Annaba prend à cœur le développement du tourisme dans la wilaya. A la bonne heure ! Seulement un fait banal nous rappelle que le tourisme signifie aussi une certaine culture et beaucoup de rigueur. Que dire de ces cartes postales en vente libres dans tous les kiosques qui mettent en valeur la belle nature de la région (Dieu merci, elle ne doit rien à l’Homme) mais aussi la décrépitude des services sensés « vendre » Annaba aux touristes. Nous y apprenons que nos principaux sites ont été rebaptisés tel « Cap de Phare », « les tours de belle vue d’air »… Il est vrai que Sellal avait aussi rebaptisé « Lala Bouna » en « Lala Bouni ». Les quelques investisseurs étrangers venus s’aventurer à prospecter les possibilités de notre région en la matière ont systématiquement été sous le charme envoutant de notre région. Le  Vivier, Séraidi, Chétaibi ne peuvent laisser indifférent le plus difficile à satisfaire des touristes. Sidi Salem, déclarée zone d’expansion touristique (ZET), est jusqu’à aujourd’hui un immense dépotoir que les campagnes périodiques folkloriques « d’assainissement » n’ont réussi à mettre en valeur. En Algérie, pour le décompte de nos autorités locales, il est courant qu’on confonde tourisme et hôtellerie. A croire qu’on confond vacances et cures de sommeil. Que dire de la Basilique St Augustin qui pourrait devenir une source de devises insoupçonnée, de la mosquée de Boumarouane, de la vieille ville, kasbah en voie de disparition… Décidément, le tourisme ce n’est pas qu’une affaire de dodo mais surtout de culture. Ce ne sera pas pour demain ! Contrairement à Jijel ou à Skikda, Annaba fait aussi fuir les touristes nationaux pour les problèmes récurrents de sécurité qui enfoncent encore l’idée d’une mauvaise réputation imméritée.

Le Provencial - 20 mai 2014 - Hocine Benmedakhene