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Annaba: CHÉTAÏBI - La baie Ouest rongée par le béton

Publié le 28/05/2014
La zone de la baie Ouest, l’une des belles du monde, située à la commune de Chetaibi, est l’objet, depuis environ deux années, de la razzia des terres avec l’installation de clôtures, l’avancée du béton et la destruction du couvert végétal. Cette zone touristique, par excellence, a perdu énormément de son charme, en raison du comportement néfaste et le laisser-aller et le laisser-faire des décideurs. Pourtant, la splendeur de la baie Ouest, véritable don du ciel, ne peut à aucun cas être rétablie à travers la masse de béton qui envahie telle une métastase une zone protégée par RAMSAR et réputée à l’échelle mondiale. Mais où le bât blesse, ce sont les constructions illicites qui hantent les lieux, à la grande déception des habitants et des touristes. Aujourd’hui, à Chetaibi, le mal s’apparente à la destruction illicite du couvert végétal au niveau de terres dites « meubles », et ce, avec le silence complice des élus et des autorités de la daïra. Selon des habitants, cette situation a vu le jour depuis, notamment, l’événement du « printemps arabe ». Sur les hauteurs de la Fontaine romaine, l’entrée principale du village, on constate sur place, des terrains meubles, strictement déconseillés à la construction bien avant même l’indépendance, qui n’ont pas été épargnés. Pour beaucoup de scientifiques en géologie un glissement de terrain destructeur n’est pas à écarter, surtout avec l’absence maintenant des arbres qui assuraient autrefois la fixation des terres. Cette zone, autrefois très boisée, fait l’objet d’un massacre systématique et non -stop, notamment sur le versant donnant sur le site de la Fontaine romaine. En l’absence d’un contrôle strict et l’implication directe de certains élus, les flancs surplombant le village et situés aux abords des routes reliant Chetaibi aux cités rurales Z’gaa et Zaouia, toutes deux situées à environ une dizaine de kilomètres sur les hauteurs de Chetaibi, ont perdu énormément de leur couvert végétal. Ces a bords s’appauvrirent ainsi et se décharner au fil des jours, ce qui entraîne inexorablement la disparition du microclimat. Les jardins potagers qui fleurissaient autrefois sur ses flancs, ont laissé ainsi place à des espaces de terres, dont l’état actuel est des plus propices à l’érosion sous toutes ses formes. La situation est qualifiée par des naturalistes de « dangereuse ». Des experts à Annaba, qui ont appelé à l’orientation d’un des créneaux de l’emploi des jeunes vers la renaissance du couvert végétal de l’Edough pour être fonctionnel sur celui de son exploitation et rentable au plan de sa production, toutes cultures confondues, assistent impuissants, aujourd’hui, à la destruction d’un micro -climat, dont les retombées sont catastrophiques.

L'est republicain - 28 mai 2014 - B. Salah-Eddine
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