Lors d’une entrevue que nous avons pu obtenir hier avec le secrétaire général de la Direction de l’Education, c’est sans surprise que nous avons pris note de la position de cette institution qui, nageant à contrecourant des faits reconnus (même et surtout par l’association de wilaya de lutte contre la drogue), devait certifier, sur le dossier de la drogue dans les lycées et les CEM, que « nous n’avons pas de cas alarmant, il y a peut-être des cas isolés. On le dit, mais nous n’avons jamais eu de rapport dans ce sens ». Et d’affirmer que « dans chaque établissement, se trouve un psy, un conseiller pédagogique qui sont à l’écoute de l’enfant. Notre réelle préoccupation, c’est la lutte contre la violence en milieu scolaire ».
Une affirmation catégoriquement démentie par M. Moula, le président de la commission de wilaya de lutte contre la toxicomanie (ALCT), qui de son côté, non seulement confirme l’existence de ce phénomène, « que tout le monde connait», mais il regrette que « les portes des établissements scolaires restent fermées à son association, qui désire lancer des campagnes de sensibilisation dans le milieu des élèves, afin de juguler ce phénomène. J’ai écrit de nombreuses fois, mais à chaque fois, la Direction de l’Education m’oriente vers le ministère de tutelle pour demander l’autorisation de faire ces campagnes en compagnie des médecins et des psychologues de l’association.
Mais M. Moula ne se décourage pas pour autant. «Dans les communes, nous faisons nos campagnes contre la drogue dehors, près d’un lycée ou un collège pour cibler les élèves». Pourtant, dans les autres wilayas du pays, les portes des établissements scolaires sont ouvertes aux associations comme la nôtre ». Et de révéler que au niveau des divers établissements de la formation professionnelle d’Annaba, « non seulement nous sommes bien accueillis pour remplir notre mission, mais nos médecins ont pu, en 2014, détecter plusieurs élèves qui s’adonnaient à la drogue, et qui ont été transférés au CIST de Blida où ils ont suivi une cure de désintoxication.
Aujourd’hui, ils sont hors de danger, et ils ont repris leur formation ». Ajoutons que la question de l’usage de la drogue dans les lycées et CEM, farouchement occultée par la Direction de l’Education malgré l’évidence, a été soulevée dernièrement en séance de l’APW par une élue. Mais la réaction de la Direction de l’Education «qui demandait des preuves » a mis court au débat.
lestrepublicain - 06 janvier 2015 - Farida H.
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